Projet de loi 61: les partis d'opposition refusent l'adoption, Legault est dans une impasse
Le gouvernement Legault se retrouve dans l'impossibilité de poursuivre l’étude de son projet de loi 61 qui est en commission, puisque les partis d'opposition ont tour à tour refusé de consentir au débat sur l’adoption du principe du projet de loi.
Le gouvernement a besoin de l’appui unanime de l’Assemblée nationale, étant donné que le projet de loi a été déposé tardivement, mais tout indique que la session parlementaire devra être prolongée afin d'en arriver à une attente avec l'opposition.
Le premier ministre a fait savoir qu'il ne devrait pas avoir recours à l’imposition du bâillon et ainsi, de nombreux experts pensent que le gouvernement Legault pourrait reporter l’étude du projet de loi au retour de la pause estivale ou proposer vendredi de nouveaux amendements afin de satisfaire aux demandes des oppositions.
Évidemment, François Legault a réagi à cette situation et il n'a pas caché sa déception à ce sujet lors de son point de presse de jeudi: " Le processus, les délais pour réaliser des infrastructures, c'est beaucoup trop long, plus long qu'ailleurs, et puis c'est vrai pour les écoles, c'est vrai pour les CHSLD, c'est vrai pour les hôpitaux, c'est vrai pour les routes, c'est vrai pour les métros."
Le premier ministre a poursuivi en déclarant: "Même avant la pandémie, puis c'est important de le dire, là, on travaillait à des mécanismes pour changer les règles pour aller plus vite. Parce que je pense que c'est possible, on n'est pas plus imbéciles que les autres ailleurs dans le monde, les Québécois sont capables de faire un CHSLD, disons, en deux ans. Il n'y a pas de raison que ça prenne quatre ans puis il n'y a pas de raison que des routes puis des hôpitaux, ça traîne pendant 10 ans, 15 ans."
Enfin, François Legault a souligné que le gouvernement souhaitait pallier à la demande en baisse du secteur privé en accélérant les investissements en infrastructure, alors que la pandémie de COVID-19 a eu des effets dévastateurs sur l’économie: "C'est pour ça qu'on a choisi de déposer un projet de loi rapidement. [...] Notre objectif, en déposant rapidement le projet de loi n° 61, c'était d'être capable de ne pas perdre l'été 2020, puis d'être prêts aussi, que des projets soient prêts aussi pour l'été 2021, puis l'été 2022. Je pense qu'on a montré notre bonne foi. On a fait beaucoup d'amendements qui allaient dans le sens des trois partis d'opposition. (…) Si le projet de loi n’est pas adopté ce printemps, on va revenir avec notre projet de loi à l'automne."
Source: La Presse · Crédit Photo: Capture d'écran