Un homme noir affirme que le policier qui s’est agenouillé sur George Floyd a déjà essayé de le tuer en 2008
Le policier de Minneapolis qui a tué George Floyd en s’agenouillant sur son cou lors d’une arrestation a failli tuer un autre homme noir lors d’un signalement pour violence conjugale il y a 12 ans.
Des détails inquiétants sur le lourd passé de l’agent Derek Chauvin, indiquant qu'il a déjà eu recours à la force lors d'interventions, ont refait surface à la suite de la mort de George Floyd.
Chauvin a été filmé lundi soir en train d'appuyer son genou sur le cou de Floyd tandis que le suspect menotté a crié à plusieurs reprises qu’il ne pouvait pas respirer. Floyd est décédé quelques minutes plus tard après avoir été transporté à l'hôpital.
Ira Latrell Toles a présenté son histoire à propos de la manière dont Chauvin avait fait irruption dans sa maison avant de lui tirer dessus deux fois à bout portant tout en répondant à un appel à la violence domestique en 2008.
Toles, 33 ans, a déclaré au Daily Beast qu’il n’a pas immédiatement reconnu Chauvin dans la vidéo de la confrontation Floyd, mais qu'il a fait la connexion plus tard mardi soir lorsque les médias l’ont identifié comme l’un des quatre officiers impliqués.
À la blague, Toles avait lancé à sa soeur qu'il s'agissait peut-être du policier qui lui avait tiré dessus, puis sa soeur lui a fait réaliser qu'en fait, il s'agissait bel et bien de lui.
La mort de Floyd a déclenché de violentes manifestations et des émeutes à Minneapolis et de nombreux citoyens réclament que Chauvin soit arrêté et accusé de meurtre.
Même le maire Jacob Frey a déclaré lors d'une conférence de presse: "Pourquoi l’homme qui a tué George Floyd n’est-il pas en prison ? Si vous l’aviez fait, ou je l’avais fait, nous serions derrière les barreaux en ce moment."
Toles croit que la mort horrible de Floyd n’aurait pas eu lieu si Chauvin avait été correctement puni pour son arrestation violente il y a plus de dix ans.
Selon Toles, Chauvin a reçu une simple gifle au poignet pour l’incident, qui a laissé Toles, alors âgé de 21 ans, avec un trou de balle permanent dans son estomac, ce qui l’a conduit à plaider coupable à une accusation de délit simple.
Les agents avaient répondu à l un signalement pour violence conjugale à l’appartement de Toles peu avant 2 heures du matin le 24 mai 2008 et l'opérateur du 911 qui a lancé le signalement pouvait entendre une femme crier pour que quelqu’un arrête de la frapper.
Toles a admis que la mère de son enfant avait appelé les flics sur lui cette nuit-là, mais il a été surpris quand plusieurs agents sont arrivés sans s’annoncer: "Quand j’ai vu que [Chauvin] a franchi la porte d’entrée, j’ai couru dans la salle de bain. Puis [Chauvin] a commencé à frapper dans cette porte. J’étais dans la salle de bain avec une cigarette et pas de briquet."
Toles a décrit comment Chauvin est entré par effraction dans la salle de bain et a commencé à le battre sans avertissement.
Il a dit qu’il avait retourné des coups à l’agent parce que "ma réaction naturelle à quelqu’un qui me frappe est de les empêcher de me frapper" L'homme a poursuivi en déclarant: "Tout ce que je pouvais faire, c’était de supposer que c’était la police parce qu’elle ne s’est pas annoncée ou ne m’a jamais donné d'ordre à suivre. Je ne savais pas quoi penser quand il a commencé à me frapper. Je jure qu’il me frappait avec l’arme."
Les médias locaux ont rapporté que Chauvin avait tiré sur Toles après qu’il aurait tenté d'atteindre l’arme de l’agent.
Toles a dit qu’il ne se souvient pas d’avoir reçu des projectiles, mais il se souvient que des agents l’ont sorti de l’appartement "jusqu’à ce que je me sois effondré dans l’entrée principale où j’ai été laissé en sang jusqu’à l'arrivée des ambulanciers".
Il a été transporté à l’hôpital, où il a appris que Chauvin lui avait tiré dessus à une distance si proche que l’une des balles lui a traversé l’aine pour atterrir dans le mur de la salle de bain.
Cette blessure n’a jamais été complètement guérie et elle est si grande que Toles peut encore insérer un doigt à l’intérieur.
Après sa sortie de l’hôpital, Toles a été conduit directement en cour, où il a été accusé de deux chefs d’entrave à la procédure ou à l’arrestation et d’un chef d’accusation de voies de fait domestiques.
Il soutient que les chefs d’accusation n’auraient jamais dû se produire: "Je suppose que ma réaction était d’essayer de l’empêcher de me frapper. Si sa première réaction a été de me frapper au visage, cela signifie que je ne pouvais pas voir et que j'étais trop désorienté pour localiser son arme, puis essayer de lui prendre. [...] Transformer une situation désordonnée de délit en une situation de crime qui aurait pu me faire mourir ? Il a essayé de me tuer dans cette salle de bain."
Toles a passé quelques jours en prison, sans analgésiques, avant d’être libéré. Il a plaidé coupable à une accusation de délit en vertu d’un accord avec les procureurs trois mois plus tard.
Chauvin et les autres agents impliqués dans l’arrestation de Toles ont été placés en congé administratif payé dans l’attente d’une enquête, mais ils ont ensuite été remis sur le terrain.
Enfin, Toles songe à déposer une poursuite contre le ministère pour l’incident de 2008.
Source: Dailymail · Crédit Photo: Capture d'écran