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Plus de 16 000 personnes prêtes à être infectées pour accélérer la recherche d'un vaccin

Par NTD

Les chercheurs du monde entier sont dans une véritable course contre la montre pour mettre au point un vaccin pour lutter la COVID-19. Mais voilà qu'environ 16 000 personnes de 102 pays dont 300 Canadiens se portent volontaires pour se faire injecter le nouveau coronavirus afin d'aider à la recherche. 

Cette méthode aurait déjà été utilisée pour développer des traitements contre la variole, la grippe et le paludisme, souligne CTV News. De plus cette approche peut être « beaucoup plus rapide » que les essais de vaccins standards sur le terrain, d'après l'Organisation mondiale de la santé (OMS), et ils peuvent même mener à la création de meilleurs vaccins. 

Les bénévoles derrière la campagne internationale « 1 Day Sooner » espèrent que leur dévouement permettra d'accélérer la recherche d'un vaccin pour enrayer la pandémie. Conor Barnes, un homme de 27 ans de Kelowna, en Colombie-Britannique, fait partie de ces gens. 

« Il est temps de penser à une approche qui sort des sentiers battus, car les coûts sont actuellement très élevés pour le monde entier », a-t-il déclaré à CTV News.

Ces gens ne sont pas automatiquement écrits à une étude, mais ils laissent leurs noms et coordonnées afin qu'ils puissent être rapidement et facilement contactés si cela s'avère nécessaire.

C'est l'avocat de New York, Josh Morrison, qui est à l'origine du mouvement « 1 Day Sooner ».

« Juste de voir d'autres personnes faire ce sacrifice et prendre ce risque en essayant d'aider, c'est juste incroyablement émouvant. Et c'est une lumière très brillante dans un moment très sombre », a-t-il dit.

Mais injecter volontairement une maladie potentiellement mortelle cause de sérieuses questions éthiques. Aucun pays n'a encore lancé de telles initiatives pour le moment. 

L'OMS a toutefois déjà publié une série de recommandations. Les participants devraient être entre 18 et 30 ans, car le taux d'hospitalisation de ce groupe d'âge est estimé à environ 1%  et le taux de mortalité à 0,03 %. L'OMS conseille aussi d'injecter une faible dose pour activer la maladie, mais éviter que ce soit plus grave. 

Mais Jonathan Kimmelman, professeur d'éthique biomédicale à l'Université McGill, n'est pas certain que cette méthode soit appropriée. 

« Les types de personnes dont nous avons réellement besoin pour utiliser le vaccin seront souvent des personnes qui ne ressemblent pas à des jeunes de 20 ans en bonne santé. Ils vont être dans des populations âgées, des personnes immunodéprimées et ainsi de suite », a-t-il soutenu. 

Source: CTV News · Crédit Photo: Adobe Stock