«Cher lecteur qui ne veut lire que du “Ça va bien aller”… Tu fais partie du problème»

Le chroniqueur Patrick Lagacé de La Presse a publié tout un coup de gueule ce jeudi. 

« Cher lecteur amateur d’arcs-en-ciel, Cette chronique s’adresse à toi », écrit-il d'emblée. « Plus particulièrement à toi qui m’écris immanquablement depuis le début de cette crise pour me dire que je ne suis pas constructif, que je suis négatif, qu’il ne faut pas critiquer, que ce n’est pas le temps de souligner quelque dysfonction que ce soit dans notre système de santé… Comme mardi, après ma chronique que tu n’as pas aimée, car il faut être "positif"! Cher lecteur qui ne veut lire que du "Ça va bien aller" et qui ne veut voir que des arcs-en-ciel, donc… Tu fais partie du problème. »

Patrick Lagacé explique dans sa chronique que le Québec est l'épicentre de la pandémie au Canada. Mais pire encore, Montréal ne réussit pas à « aplatir sa courbe » contrairement aux autres villes canadiennes. 

Le réseau de la santé fait face au manque de plus de 11 000 employés. Les CHSLD traversent une crise sans précédent. Et le Québec compte près de 60 % des décès liés à la COVID-19 au Canada. 

« Le Québec est l’endroit le plus touché par le coronavirus au Canada… Et c’est en même temps l’endroit le plus pressé de commencer le déconfinement », souligne Patrick Lagacé. « Notre empressement à déconfiner est sans égal au Canada. Ailleurs au pays, cet empressement est vu comme une sorte de "folie".»

Le chroniqueur poursuit en énumérant des problèmes dont le fait que Montréal entre ses données, reçues par fax, à la main. Une technologie désuète depuis bien longtemps déjà. 

« Il ne faudrait pas soulever ces travers, il ne faudrait pas nommer les dysfonctions du système, il ne faudrait pas s’étonner des volte-face de nos dirigeants et de leurs directives superbement ignorées par la machine ? Si vous pensez ça : vous faites partie du problème. Votre docilité fait partie du problème », martèle Patrick Lagacé.

« Le système de santé, avec ses patentes à ACRONYMES, ne mérite pas le dévouement héroïque des soignants. Quand le système méprise ses soignants, la moindre des choses est de le dire », ajoute le chroniqueur. 

« Le cr*** de minimum est de poser quelques questions, de laisser filtrer un peu d’indignation de temps en temps… Tout en parlant des belles histoires de cette sale époque. Je vais continuer à le faire », poursuit Patrick Lagacé. « Et si tu fais partie des lecteurs obnubilés par les arcs-en-ciel et les "Ça va bien aller", je suggère de passer par-dessus ma chronique et d’aller regarder des reprises de Passe-Partout.»

Cliquez ici pour lire la chronique de Patrick Lagacé dans son intégralité. 

Source: La Presse · Crédit Photo: Instagram/David Massé