L'OMS craint une «résurgence mortelle» dans l'éventualité d'une levée prématurée des mesures de confinement
Alors que plusieurs gouvernements s'empressent déjà de parler d'une éventuelle levée progressive des mesures de confinement, le patron de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a lancé un avertissement en expliquant que cela pourrait entraîner une "résurgence mortelle" de la pandémie du nouveau coronavirus.
C'est Tedros Adhanom Ghebreyesus qui a évoqué le risque d'une "résurgence mortelle", alors qu'il prenait la parole lors d'une conférence de presse virtuelle à Genève: "Je sais que certains pays préparent déjà la transition pour sortir des restrictions de confinement. Comme tout le monde, l’OMS aimerait voir les restrictions levées. Mais lever les restrictions trop rapidement pourrait entraîner une résurgence mortelle. Le reflux [de la pandémie] pourrait être aussi mortel que sa propagation s’il n’est pas géré convenablement."
À Wuhan, dans la province de Hubei, en Chine, là où la pandémie avait débuté à la fin de décembre, les mesures visant à freiner la propagation de la COVID-19 ont progressivement été levées dans certains secteurs, mais comme l'a souligné le patron de l'OMS, il faudra avant tout élaborer des stratégies de desserrement progressif et sûr, en ce qui concerne de nombreux pays comme la France.
Selon l'OMS, six critères doivent être satisfaits pour qu'il soit raisonnable d'envisager un desserrement des mesures:
- Contrôler la transmission du virus
- Assurer l’offre de santé publique et de soins
- Minimiser le risque dans des environnements exposés comme les établissements de santé de longue durée
- Mettre en place des mesures de prévention au travail, dans les écoles et d’autres lieux fréquentés
- Contrôler le risque de cas importés
- Responsabiliser les populations
Pour le moment, puisqu'il n'existe encore aucun vaccin contre la COVID-19, un retour à la normale pourrait causer une seconde vague qui ,selon des spécialistes en modélisation des épidémies de l’université de Hong Kong, pourrait faire autant de nouvelles infections que lors de la première vague.
Rappelons enfin que le patron de l'OMS a rapporté lors de la même conférence que les autorités de Kinshasa avaient identifié un nouveau cas de fièvre hémorragique Ebola dans l’est de la République démocratique du Congo.
Source: La Presse · Crédit Photo: Capture d'écran