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Des pharmaciens Québécois subissent des agressions verbales et physiques.

Par NTD

De nombreux pharmaciens ont confié qu'ils avaient dû subir des agressions verbales et physiques de la part de leurs clients depuis le début de la pandémie.

Selon Thina Nguyen, directrice de la Fédération des pharmaciens du Québec (FPQ), celle-ci estime que près de sept pharmaciens sur dix ont dû faire face à des agressions verbales, tandis qu'un peu moins d'un pharmacien sur dix a été confronté à une situation d'agression physique.

Une pharmacienne œuvrant dans un Pharmaprix du quartier Centre-Sud qui a souhaité préserver son anonymat a fourni à ICI Radio-Canada un exemple d'une situation à laquelle elle a récemment dû faire face: "Il venait pour son amie qui disait avoir de la diarrhée. Lorsqu'il m'a dit qu'il avait été en voyage, je lui ai demandé de partir, car c'est le protocole, et qu'on allait l'appeler. [...] Il a refusé, s'est énervé, a dit qu'il voulait magasiner. Il m'a craché dessus et partout à côté. Je suis allée chercher le garde de sécurité, mais l'homme lui a craché au visage. On a appelé la police, mais il est parti. Ensuite, je l'ai appelé pour la consultation et il m'a encore menacée."

Voici un reportage de Radio-Canada Info: 

Benoît Morin, qui est président de l’Association québécoise des pharmaciens propriétaires, confirme pour sa part que de nombreux collègues sont confrontés à des situations de tension: "Ça concerne tout le monde : des personnes âgées, des jeunes aussi. À mesure que la crise augmente, on sent les gens plus tendus et moins patients. [...] Plusieurs confrères m’ont parlé de violence verbale, des patients qui ne comprennent pas les mesures, les changements d’horaire, le fait que l’on puisse fermer les portes. Ce n’est pas acceptable."

Enfin, Bertrand Bolduc, qui est président de l’Ordre des pharmaciens du Québec, présente un aperçu de sa réalité entant que pharmacien alors que le Québec est au coeur de la crise: "Beaucoup de pharmaciens ont fait appel à des agents de sécurité pour être sûrs que les clients respectent les consignes. Mais heureusement, on a plus de situations positives que négatives. [...] On nous a demandé de suspendre temporairement ces traitements pour être sûrs qu’on ne manque pas de ces médicaments. Pour certains, c’est stressant. On sent la détresse et des gens engueulent les pharmaciens. [...] Beaucoup de gens viennent à la pharmacie pour se confier. Certains ont l’habitude de venir tous les jours, toutes les semaines. On le dit aux personnes âgées, ces mesures ne veulent pas dire qu’on ne les aime pas. [...] Les frustrés se sont manifestés et les mesures demeurent. Les gens suivent les consignes."

Source: ICI Radio-Canada · Crédit Photo: Capture d'écran