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Une vétérinaire québécoise installée en Australie vient en aide aux animaux victimes des feux.

Par NTD

Jade Kingsley est d'origine sri-lankaise, mais elle a grandi à Montréal. Il y a dix ans, après avoir complété un diplôme en sciences politiques à McGill et fait une demande d'admission à l'Université de Sydney, la jeune femme a décidé d'aller s'installer en Australie afin de faire ses études en anglais pour pouvoir travailler à l’international. Mais pour le moment, alors que les feux de brousse frappent un peu partout en Australie, Jade Kingsley vient en aide aux animaux.

Dans une entrevue qu'elle a accordée au Huffington Post, Jade Kingsley a déclaré: "Les feux sont tellement énormes. Ils brûlent tout, tout sur leur passage. C’est un mur de flammes. Contrairement à ce qu’on pensait, il y a moins d’animaux qui s’en sont sortis".

D'ailleurs, comme l'explique la jeune femme, de nombreux animaux ont été si grièvement blessés par les flammes qu'il est impossible de leur venir en aide: "Je prévois qu’on va être obligé d’euthanasier la moitié des animaux qu’on traite. C’est tellement grave qu’on ne sait même pas où ils vont aller. C’est ce que je trouve le pire. Oui, je suis capable de sauver les animaux individuellement, mais on n’a pas d’endroit où les relâcher ensuite pour qu’ils puissent bouger et se nourrir".

Comme l'explique la vétérinaire, des animaux de différentes espèces ont été blessés par les flammes. On y retrouve des kangourous et des koalas dont les pattes ont été brûlées et même des bébés chauves-souris abandonnés par leur mère: "C’est comme des grands brûlés. C’est vraiment horrible de voir ça. Ils sont tellement en souffrance qu’ils ne sont pas eux-mêmes. Et ce qui est triste, c’est qu’ils ne comprennent pas ce qui leur arrive".

À la lumière des propos de Jade Kingsley, la situation a atteint un niveau d'urgence très alarmant: "Dans ma clinique, on traite environ 20 animaux par jour. Depuis qu’il y a les feux, c’est le double. Ces animaux-là, il ne leur reste plus rien à manger ni à boire parce que les rivières sont asséchées. Ça crée une grosse compétition entre eux. Je pense que dans les mois à venir, on va recevoir encore plus d’animaux".

Enfin, même si la vétérinaire est bien déterminée à faire tout en son possible pour venir en aide aux animaux, elle ne cache pas qu'elle est très inquiète quant au futur: "Dans ma tête, l’Australie, c’était le meilleur pays où vivre. Je ne suis plus sûre que je veux rester ici. J’ai deux enfants et je m’imagine que si on reste ici, ils vont vivre dans un désert. Tout un désert. C’est vraiment triste. [...] Je n’ai pas vu le soleil ou un ciel bleu depuis au moins un mois. On doit mettre des masques pour sortir et nos enfants doivent rester à l’intérieur. C’est vraiment grave, et c’est juste le début des épisodes de feux. [...] Le réchauffement de la planète, il n’est pas en train de s’arrêter. Même si on change tout demain, ça va encore continuer. C’est déjà enclenché. C’est pour ça que c’est inquiétant".

Source: Huffington Post · Crédit Photo: Capture d'écran