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Un couple du Nouveau-Brunswick menacé d'expulsion de leur appartement à cause de son bébé

Par NTD

À Moncton, au Nouveau-Brunswick, un couple de parents est menacé d'être expulsé de son appartement depuis la naissance de leur fille. Toutefois, les deux parents ne comptent pas baisser les bras devant ce qu'ils jugent être une "forme de discrimination" et une plainte a été déposée auprès de la Commission des droits de la personne du Nouveau-Brunswick.

Dans une entrevue accordée à ICI Radio-Canada, le père nommé Gabriel Arsenault souligne l'absurdité derrière cette affaire en exprimant: "Notre crime, c’est qu’on a eu un bébé et qu’on n’a pas le droit d’avoir un bébé dans cet appartement-ci."

Selon Arsenault, deux semaines avant la naissance du bébé, le propriétaire de l'appartement informait les parents qu'ils étaient expulsés, étant donné qu'il s'agissait d'un appartement "pour adultes seulement". 

Le père ne cache pas que cette façon d'agir a été très mal accueillie: "C’est un affront. Sur le plan moral, ma boussole est très forte. Expulser un couple parce qu’il vient d’avoir un bébé, c’est inacceptable, ça ne devrait pas être autorisé."

Christian Hébert, qui est un des copropriétaires du complexe In Cité s'est défendu en expliquant que la décision d'expulser le couple avait été essentiellement motivée pour des raisons de sécurité: "Ce sont les normes du bâtiment. C’est un appartement à une chambre et on ne pensait pas que c’était raisonnable d’avoir une famille de trois personnes."

Hébert ajoute que les parents n'ont jamais avisé les propriétaires qu'un nouvel occupant se joindrait à eux: "Ce bâtiment a dû avoir un permis de construction et des approbations du prévôt des incendies par rapport au nombre d’occupants qui sont dans chaque appartement. Les normes du bâtiment dictent la façon qu’on va calculer le nombre de personnes par appartement, et c’est basé sur le nombre de chambres à coucher, soit deux personnes par chambre."

Quelques semaines après que le propriétaire ait signifié au couple qu'il devrait quitter son appartement, un avis d’éviction était enfin déposé le 16 janvier 2019.

C'est en réaction à cela qu'Arsenault a déposé une plainte: "On estime que nos droits sont bafoués en ce moment et on va contester. On a soumis une plainte à la Commission des droits de la personne et on va se battre."

La Commission des droits de la personne pourrait prendre jusqu'à 15 mois avant d'en arriver à une décision et d'ici là, le couple est condamné à vivre dans l'incertitude. Comme l'explique la mère, Tessa Wilson-Ewing, le couple garde courage en se disant qu'il n'est pas le seul à devoir négocier avec une telle situation: "C’est absolument impossible de magasiner pour un autre logement, on ne sait rien, on ne sait pas quand on part, si on part, dans quelles circonstances, ça met énormément d’incertitude. [...] Si ça nous arrive à nous, on ne doit pas être les seuls à vivre quelque chose comme ça."

Source: ICI Radio-Canada

Crédit Photo: Courtoisie