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La Régie de l'énergie affirme qu'elle fixe le prix de l'essence en se fiant sur la “bonne foi” des pétrolières.

Par NTD

Si vous trouvez que l'essence coûte généralement trop cher, ce que vous allez lire dans les prochaines minutes risque fort bien de vous enrager. En effet, la Régie de l'énergie, qui a comme rôle d'établir les prix de l'essence au Québec, a déclaré qu'il se fiait à la "bonne foi" des pétrolières afin de fixer les prix de l'essence à la pompe.

Véronique Dubois, porte-parole de la Régie de l’énergie, a expliqué au Journal de Montréal: "Nous, on se fie sur la bonne de foi de tout le monde qui nous donne des prix. Je ne vois pas quel serait l’avantage de quiconque de booster ou de ne pas booster les prix."

Il faut savoir que la Régie de l'énergie calculait autrefois le prix de l'essence en dévoilant les composantes du «prix minimal à la rampe de chargement» du litre d’essence que les raffineurs et grossistes chargent aux détaillants, ce qui signifie notamment le prix du baril de pétrole, le taux de change ou la marge de raffinage.

Or, les choses ont changé et la Régie de l'énergie a récemment changé sa façon de calculer le prix de l'essence.

La Régie de l'énergie devrait avoir un rôle de surveillance, mais comme l'explique la porte-parole, ce rôle est très limité étant donné que l'organisation n'a aucun pouvoir pour vérifier si les prix transmis par les raffineurs et les grossistes sont les bons.

Ainsi, la Régie admet qu'elle établit quotidiennement un relevé sur les coûts d’acquisition d’un litre d’essence en devant se fier uniquement sur les données transmises par l'industrie.

Bien que plusieurs spécialistes croient que les automobilistes paient un prix beaucoup plus élevé à la pompe, entre 15 à 20 cents de trop, le tribunal réglementaire ne peut même pas établir si c'est vraiment le cas ou non, et ce, parce que les seules données dont bénéficient l'organisation proviennent de l'industrie.

Il est quand même difficile d'expliquer la hausse moyenne du prix de l'essence quand on sait que depuis 2015, le pétrole en provenance de l’Ouest canadien est de plus en plus utilisé par les eux raffineries en activité au Québec et que celui-ci coûte beaucoup moins cher.

Marina Binotto, porte-parole d’Énergie Valéro, une raffinerie de Lévis, a expliqué ne pas pouvoir préciser où s'approvisionnait son entreprise: "Ce sont des données sensibles que l’on ne peut partager".

Pour sa part, la porte-parole de la Régie de l'énergie conclut en expliquant que les marges de raffinage au Québec peuvent différer de celles observées ailleurs en Amérique du Nord: "Le marché du raffinage, au Québec, n’est pas réglementé. C’est un marché complètement libre. Le détaillant non plus n’a aucune marge sur le raffinage. On s’entend qu’aux États-Unis, il y a pas mal plus de concurrence. Il n’y a pas que deux raffineurs."

Source: Journal de Québec

Crédit Photo: Courtoisie