cover

Une thérapie qui consiste à injecter des excréments sauve de plus en plus de vies.

Par NTD

Une thérapie qui consiste à "injecter des excréments" gagne de plus en plus en popularité auprès des médecins, car celle-ci donner d'excellents résultats.

Le TMF, ou si vous préférez sa déclinaison moins chic "transfert de matières fécales", peut donc permettre à certains patients d'avoir accès à une alternative aux antibiotiques.

Par exemple, pour un patient qui souffrirait d'une infection récidivante à Clostridium difficile, une bactérie responsable de l'inflammation du gros intestin, comme celui-ci ne pourrait pas prendre d'antibiotiques en raison des risques d'une altération du microbiote intestinal qui tuerait les "bonnes" bactéries tout en laissant proliférer cette "mauvaise" bactérie, le TMF peut donc se révéler être la meilleure solution afin de traiter l'individu.

Les donneurs qui sont sélectionnés afin de pouvoir offrir leurs selles doivent être en parfaite santé, ce qui signifie qu'ils ne doivent pas avoir de problèmes digestifs, ni d'antécédents familiaux et évidemment, ceux-ci sont rigoureusement sélectionnés après un bilan biologique complet.

Les excréments sont mélangés à du chlorure de sodium et conditionnés dans des poches ou seringues pour être ensuite administrés par lavement, coloscopie ou via une sonde naso-jéjunale (allant du nez à l'intestin).

Le docteur Julien Scanzi, gastroentérologue à Clermont-Ferrand, fait partie des spécialistes qui sont convaincus de l'efficacité du TMF: "Après une TMF, il y a plus de 90% de guérisons sans récidive, là où les antibiotiques ne font pas mieux que 30 à 40% de guérison dans cette forme récidivante de colite. C'est vraiment un traitement qui marche très bien".

Enfin, le professeur Harry Sokol, qui travaille à l'hôpital Saint-Antoine à Paris, est convaincu qu'il ne s'agit là que d'un début: "On pense que le microbiote est impliqué dans beaucoup de maladies, sans forcément jouer un rôle important dans toutes les maladies. Aujourd'hui, on en est aux balbutiements de la recherche pour savoir quelle partie du mélange est responsable des effets thérapeutiques".

Rappelons que la première banque de selles aux États-Unis avait ouvert ses portes en 2012.

Source: TVA Nouvelles

Crédit Photo: Courtoisie