Le prix de l'essence a peu d'impact sur les déplacements des Québécois.
Le prix de l'essence a subi une hausse vertigineuse au cours des dernières semaines et voilà qu'il est maintenant au-delà des 2 $ le litre. Alors qu'on pourrait croire que cette hausse du prix a découragé plusieurs automobilistes, une récente analyse du ministère des Finances démontre que ça ne semble pas être le cas.
C'est dans une mise à jour très récente d'une étude sur l’impact d’une hausse de prix des hydrocarbures sur la demande que les économistes du gouvernement ont démontré que la consommation moyenne d'essence a diminué de 1,2 % au cours des 20 dernières années, et ce, alors que le prix à la pompe a subi une haute de 10 % au cours de la même période de temps.
En ce qui concerne la récente explosion des prix, on a même remarqué une augmentation de la consommation d'essence.
La Régie de l'énergie du Québec indique que le prix de l'essence ordinaire est passé de 1,30 $ le litre à 2 $ le litre en moyenne au cours de la dernière année, ce qui signifie une hausse de 54 %, or en théorie, la consommation aurait seulement diminué de 6,5 % pendant ce laps de temps.
Pierre-Olivier Pineau, professeur et titulaire de la Chaire de gestion du secteur de l’énergie à HEC Montréal, a expliqué à Radio-Canada que la demande est en fait inélastique : «C'est une élasticité de court terme et, dans le court terme, c'est très difficile pour les gens de s'ajuster. Ils ont choisi un logement et des véhicules, et ils ne peuvent pas changer radicalement leurs moyens de mobilité dans l’immédiat. [...] On a souvent l'impression que c'est un mauvais moment à passer et que le répit va arriver par la suite. C'est ce qu'on observe à peu près toujours dans le cycle des prix de l'essence. »
Enfin, comme l'a fait remarquer la Société de transport de Montréal, la hausse du prix de l'essence des derniers mois ne s'est pas fait encore ressentir dans l'utilisation des transports en commun: «La hausse doit être de longue durée pour que des effets se fassent ressentir dans le transfert modal. »
Source: ICI Radio-Canada