Un cinéaste autochtone exclu du tapis rouge du Festival de Cannes à cause de ses mocassins
Kelvin Redvers est un cinéaste déné, originaire des Territoires du Nord-Ouest et qui travaille en Colombie-Britannique. Alors qu’il était invité, avec une délégation de six cinéastes autochtones, à fouler le tapis rouge du prestigieux Festival de Cannes, il affirme avoir été repoussé à cause de ses mocassins.
C’est Téléfilm Canada, de l'Indigenous Screen Office et du programme FILMBA de l'Université Capilano qui ont permis à cette délégation de vivre un rêve pour tout passionné de cinéma : se rendre à Cannes pour le festival du film le plus prestigieux au monde.
Mais alors qu’il devait fouler le tapis rouge pour la protection du film Les Amandiers de Valeria Bruni Tedeschi, Kelvin Redvers s’est vu interdire d’accès à cause de ses vêtements.
Le code vestimentaire est très strict sur le tapis rouge : cravate noire pour les hommes, robe de soirée pour les femmes –, mais il existe des aménagements pour les tenues traditionnelles, par exemple les kilts écossais et les saris indiens, rappelle toutefois Radio-Canada.
C’est alors que ses mocassins traditionnels dénés n’ont pas passé l’approbation du Festival de Cannes, même s’ils les avaient agencés avec un complet très officiel.
« Pour moi, ces mocassins sont cérémoniels, ils sont formels, a-t-il déclaré à l'émission On The Coast de la CBC. Donc, j'allais porter un super smoking, j'allais être super beau, mais j'allais insérer juste un petit peu d'autochtonie. »
Selon l’article de Radio-Canada, Kelvin Redvers transportait ses mocassins dans un sac lors du premier contrôle de sécurité, mais c’est lorsqu’il les a enfilés au deuxième qu’il s’est fait intercepter par les services de sécurité.
La situation a rapidement évolué alors que le garde de sécurité aurait perdu patience : « Je crois qu'il a perdu patience et, plutôt agressivement, il a tout simplement réagi en disant : "Partez, partez, partez maintenant, partez." », explique le cinéaste qui a dû aller changer de chaussures afin de pouvoir monter les marches de Cannes.
Kelvin Redvers, l'Indigenous Screen Office et Téléfilm Canada ont par la suite rencontré les organisateurs du festival, qui ont présenté leurs excuses avant de l’inviter à porter ses mocassins pour la projection du film canadien de David Cronenberg, Crimes of the Future. Il indique toutefois avoir rencontré une résistance à son arrivée, mais avoir finalement été autorisé à passer…
« J'ai vraiment été choqué par ce traitement agressif lors d'un événement aussi excitant pour moi », a-t-il confié.
Source: Radio-Canada