Des camionneurs Québécois accusent les complotistes de se servir d'eux
Alors que de nombreux camionneurs antivaccin se préparent à converger vers Ottawa en fin de semaine, plusieurs autres chauffeurs de poids lourds accusent les complotistes d'utiliser leur profession, rapporte le Journal de Montréal.
« Ça fait longtemps qu’on travaille notre image pour l’améliorer. Au début de la pandémie, on félicitait les camionneurs pour leur travail et aujourd’hui, en seulement quelques jours, on va scraper notre image à cause de gens qui nous utilisent [pour le mouvement antivaccin] », déplore le président de Truck Stop Québec, Benoît Therrien, en entrevue au quotidien montréalais.
Plusieurs camionneurs craignent que le « Convoi pour la liberté » ne nuise à la réputation des camionneurs.
« On est déjà vu comme des gens qui ne valent pas grand-chose, mais là on va aller s’accoler à cette image-là et je trouve ça vraiment triste », déplore Frédéric Bisson, un ex-animateur radio devenu camionneur depuis presque un an, en entrevue au Journal de Montréal.
« C’est vraiment frustrant de voir des complotistes utiliser les camionneurs pour arriver à leurs fins et récolter de l’argent », ajoute Pierre Pelletier, qui travaille comme camionneur depuis plus de deux décennies.
Plusieurs camionneurs croisés par le Journal de Montréal croient d'ailleurs que les chauffeurs qui se déplaceront ne sont pas de réels camionneurs.
« Je me demande quels sont ceux qui vont pouvoir se permettre de perdre une journée d’ouvrage, l’essence, la location du camion pour aller manifester et rester pognés là-bas », demande Éric Forget.
« Il n’y a aucune compagnie qui va vouloir que son camion se ramasse dans une manifestation qui n’est pas légitime aux yeux de plusieurs gens de l’industrie, surtout lorsque certains parlent de refaire un assaut du 6 janvier au Capitole [à Washington] », estime Benoît Therrien.
« C’est dommage parce qu’on a tellement de raisons de manifester, les camionneurs, mais là le message est complètement détourné [par les anti-mesures sanitaires] », ajoute Frédéric Bisson.
Source: Journal de Montréal Crédit Photo: Adobe Stock