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Garderies: «Hier encore, j’étais à risque et là, je ne le suis plus?»

Par NTD

De nombreuses éducatrices en CPE ont vivement réagi aux annonces effectuées par le gouvernement Legault lors du point de presse de mercredi. Alors qu'il y a quelques jours seulement, on disait aux personnes de 60 ans et plus qu'ils faisaient partie des personnes à risque d'être gravement atteintes par la COVID-19, voilà qu'on leur demande maintenant de retourner au travail.

Hélène Giroux, qui est propriétaire d’un service de garde privé, fait partie de ces éducatrices qui se posent présentement beaucoup de questions à la suite de l'annonce du gouvernement Legault implorant un retour au travail des personnes de 60 ans et plus. Dans une entrevue qu'elle a accordée à La Presse, Hélène Giroux a expliqué: "Ce n’est tellement pas subtil! J’avais confiance jusqu’ici que le gouvernement gérait la crise dans l’intérêt des citoyens. Là, on voit bien que ce sont les considérations économiques qui priment. Hier encore, j’étais à risque et là, je ne le suis plus ? Le gouvernement doit comprendre qu’il s’adresse à du monde capable de raisonner."

Du côté de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), la présidente Sonia Éthier ne cache pas que cette annonce a suscité beaucoup de grogne parmi les éducatrices: "Il y a un urgent besoin de cohérence si on veut garder la confiance du monde. [...] Avec la nouvelle consigne, des travailleuses et des travailleurs de 60 à 69 ans de la petite enfance et des écoles devront rentrer au travail lundi, mais ne pourront toujours pas voir leurs petits-enfants ?" La présidente a ajouté que cette nouvelle consigne avait ébranlé la confiance du public et à "un moment charnière du déconfinement, où l’on ne peut pas se permettre de faire décrocher du monde".

Rappelons que dans le bulletin du 28 avril cosigné par les ministres Mathieu Lacombe (Famille), Danielle McCann (Santé) et le Dr Horacio Arruda, directeur national de santé publique, on y indiquait que "Selon les recommandations de la santé publique, il est recommandé que les éducatrices enceintes, celles souffrant d’une maladie chronique ou ayant un déficit immunitaire et celles âgées de 60 ans et plus ne retournent pas au travail pour le moment."

Source: La Presse · Crédit Photo: Adobe Stock