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La ville de Bobigny annonce qu'elle souhaite annuler le loyer de 4 000 foyers.

Par NTD

L'Office public de l'habitat (OPH) de Bobigny (Seine-Saint-Denis) a annoncé qu'il devrait supprimer le paiement des loyers d'avril qui est prévu pour le début mai. Cette initiative toucherait 4 000 foyers pour un montant global de 1,6 M€.

L'annonce a été faite par la municipalité (UDI) de Bobigny: "Cette pandémie a un impact immédiat sur la population balbynienne, qui compte beaucoup de bénéficiaires des minimas sociaux et de demandeurs d'emploi, explique Mickael Alvez, collaborateur du cabinet du maire. Nous avons décidé de privilégier le pouvoir d'achat de la population, plutôt qu'abonder un fonds de soutien économique, comme le gouvernement le demande aux collectivités."

Pour que la décision soit active, elle devra avant tout être validée par un conseil municipal et par le conseil d'administration de l'OPH de Bobigny, mais comme l'a bien indiqué le président de l'OPH, Jonathan Berrebi: "Attention, rien n'est encore fait". Ce dernier a notamment évoqué des démarches à accomplir tant au plan juridique que financier.

Du côté de la municipalité de Bobigny, celle-ci a annoncé qu'elle assumera la moitié du coût, par un financement qui devrait être "étalé sur cinq ans". L'OPH a aussi demandé que "tous les leviers que le gouvernement a mis à sa disposition pour faire des économies, reporter les charges possibles et les travaux qui de toute façon ne peuvent pas être réalisés pendant la période de confinement".

Évidemment, cette décision risque d'être bien accueillie par une bonne partie de la population, mais parmi l'opposition PCF, arrivée en tête du premier tour des municipales à Bobigny le 15 mars dernier, on y retrouve Abdel Sadi qui juge cette décision comme étant très discutable : "Sur une mesure aussi importante, il aurait fallu échanger avec les autres bailleurs, et les amicales de locataires." Même son de cloche de la part de José Moury, élu PCF et ex-président de l'OPH, qui a déclaré: "Faire financer cette mesure par l'Office revient à la faire financer par les locataires eux-mêmes et remet en cause des travaux sans doute nécessaires. Pour être solidaire, la ville devrait aussi redistribuer les économies faites sur les cantines scolaires."

Source: Le Parisien · Crédit Photo: WikiMedia