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Vol de données chez Desjardins: aucune arrestation ni accusation à ce jour

Par NTD

Alors qu'en juin 2019, Guy Cormier, président du Mouvement Desjardins, s'indignait qu'un de ses employés avait volé les données personnelles de 2,7 millions de membres particuliers et de 173 000 membres entreprises, aucune arrestation ni accusation n'a encore été effectuée après un an.

La situation a toutefois évolué, car on a appris par la suite qu'en fait, c'était plutôt l'ensemble des 4,2 millions de membres de Desjardins qui avaient été touchés, mais après que la Sûreté du Québec (SQ) ait interrogé 17 personnes d'intérêt, rencontré 91 témoins, en plus de nombreuses perquisitions, l'enquête serait toujours en cours.

À cet effet, le porte-parole du Commissariat à la protection de la vie privée du Canada, Vito Pilieci, a expliqué à ICI Radio-Canada: "Cette enquête est toujours en cours, indique laconiquement le porte-parole Vito Pilieci. Nous ne sommes pas en mesure de vous offrir plus de détails ou une entrevue à ce moment-ci."

Quant à l'enquête de la Commission d'accès à l'information du Québec, la porte-parole Isabelle Gosselin a aussi indiqué qu'elle était toujours en cours: "Tout ce que je peux vous dire, c'est que ça suit son cours. Ce n'est pas une enquête simple. Il n'y a pas de délai déterminé sur le processus."

Maxime Bégin, qui fait partie des 4,7 millions de clients de Desjardins qui ont victimes de ce vol de données, a indiqué à ICI Radio-Canada que cette situation l'exaspère au plus haut point. 

En juillet 2019, Maxime Bégin avait accepté de témoigner sur les complications amenées par ce vol de données: "Je suis beaucoup plus méfiant face aux courriels que je reçois, aux téléphones, au courrier. Tout. J'ai toujours besoin de vérifier qu'il n'y a pas anguille sous roche. J'ai beaucoup de difficultés à faire confiance. Et il y a des endroits où il y encore du stress. Par exemple, la première fois où j'ai passé les douanes après la fraude, j'avais peur. Je ne savais pas si quelqu'un s'était fait faire un passeport à mon nom. Si j'allais avoir des problèmes avec les douaniers. Mais ça, c'est toujours dans le derrière de la tête et on ne sait jamais, parce que ça arrive par surprise. [...] Chaque fois qu'une demande de crédit est faite à mon nom, on m'appelle avant que cette demande puisse être acceptée. C'est moi qui dois donner l'approbation. Donc, ça donne un sentiment de sécurité."

Souhaitons que Maxime et les millions d'autres victimes puissent finir par obtenir justice.

Source: ICI Radio-Canada · Crédit Photo: Capture d'écran