Les urgences de l'hôpital Maisonneuve-Rosemont débordent
La peur et la méfiance entourant le nouveau coronavirus semblent se dissiper au sein de la population et cela se fait notamment ressentir dans les hôpitaux, alors qu'on observe une augmentation considérable de patients qui souhaitent faire traiter leurs problèmes de santé qui ont été laissés de côté pendant le confinement au Québec.
Le Dr François Marquis, qui est chef des soins intensifs à l'hôpital Maisonneuve-Rosemont, a comparé l'achalandage actuel à celui qu'on observe généralement après les vacances de Noël. Tandis qu'on assiste habituellement à une diminution de l'achalandage en été, les hôpitaux font face cette année à une situation inusitée, comme l'a indiqué le Dr Marquis à l'animateur Paul Larocque, sur les ondes de LCN: "Non seulement on a beaucoup de patients, mais ils sont plus malades que d’habitude."
En plus de faire face à un problème de disponibilité de lits à l'étage ainsi qu'aux soins intensifs, le personne le l'hôpital Maisonneuve-Rosement doit aussi composer avec un taux d’occupation de l’urgence se situant à 138%.
Le Dr Marquis a donné un aperçu des nombreux problèmes causés par cette situation: "Mes lits débordent constamment : soins intensifs, unité coronarienne, on jongle à tous les instants. Je viens de refuser un patient qui devait être transféré à notre hôpital, on ne pouvait juste pas l’accueillir. C’est un feu roulant depuis le début de la semaine. [...] Ce ne sont pas des patients qui ont le COVID, mais ils nous font ressentir les effets du COVID. [...] C’est préoccupant, parce qu’avec ce niveau d’occupation, si le déconfinement fait en sorte qu’on a une recrudescence des cas, là je pars avec un hôpital plein, les urgences pleines, avec les soins intensifs pleins. Si demain matin arrivaient 20 ou 30 cas de COVID dans mon hôpital, je ne sais absolument pas où je pourrais les mettre."
Les semaines à venir s'annoncent donc encore très difficiles pour les travailleurs du milieu de la santé, qui ont déjà été très sollicités au cours des derniers mois en raison de la pandémie. Or, comme l'a conclu le Dr Marquis, il faudra maintenir un rythme de travail soutenu dans les hôpitaux: "Il faut traiter notre temps de l’année avec les ressources nécessaires comme si on est au retour du temps des Fêtes. Je sais qu’il faut balancer les vacances, mais cet été ne sera pas normal du point de vue du système de la santé. On aura eu deux hivers. [...] Il faut faire rouler les salles d’opération le plus possible, les cliniques externes. Faut que ça revienne à pleine vapeur! Comment balancer les vacances avec ça, c’est le plus grand défi."
Source: TVA Nouvelles · Crédit Photo: Capture d'écran