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CHSLD Vigi Mont-Royal: l'absence de ventilation aurait pu contribuer à la propagation du virus

Par NTD

Une enquêteuse qui a été dépêchée par Québec au CHSLD Vigi Mont-Royal, où une centaine de personnes ont été contaminées, affirme qu'un bris a provoqué l'arrêt complet du système de ventilation.

L'enquêteuse dépêchée par Québec, Caroline Duchaine, qui est directrice de la recherche au laboratoire sur les bioaérosols de l’Université Laval, a expliqué à ICI Radio-Canada que "l’absence de ventilation aurait sans doute permis au virus dans l’air de s’accumuler dans l’environnement et d’aller se déposer dans des endroits isolés des sources, donc des patients contaminés".

Caroline Duchaine, qui est aussi professeure au Département de biochimie, de microbiologie et de bio-informatique de l’Université Laval, s’est rendue en personne au CHSLD Vigi Mont-Royal afin d'aller y réaliser des prélèvements d’air. La spécialiste a expliqué: "Il y a beaucoup de raccourcis qui sont faits. J’ai entendu quelqu’un dire [dans un média] que maintenant on sait que le virus persiste dans l’air. Ça, ce n’est toujours pas encore démontré en date d’aujourd’hui. Cependant, il y a aussi une déformation dans ce que j’ai lu dans la littérature."

Selon Duchaine, le système de ventilation défectueux de l’établissement n’a pas contribué à propager le virus, car un bris aurait en fait provoqué son arrêt complet. D'ailleurs, la spécialiste a ajouté que suite à la réparation du système, celui-ci aurait contribué à améliorer la qualité de l’air en poussant l’air contaminé vers l’extérieur et en le remplaçant par de l’air sain. Il n'en demeure pas moins que cette situation inédite pourrait aider la spécialiste à vérifier si l’absence de circulation de l’air peut permettre au virus de se poser un peu partout dans un environnement fermé: "Depuis plusieurs semaines, on échantillonne l’air dans les hôpitaux, dans les soins intensifs, là où les patients sont présents, et on ne trouve presque pas de virus dans l’air. Là, on va avoir un point de comparaison pour voir, dans ce genre d’environnement là, comment ça se comporte."

Enfin, Caroline Duchaine a conclu en déclarant: "Ce genre d’environnement là, ce sont généralement des bâtiments de plusieurs étages avec aucune ventilation mécanique, uniquement de la ventilation naturelle. [...] Ça peut être la pire situation. [...] Les transports en commun, ça m’inquiète moins. C’est des endroits où les portes ouvrent, c’est beaucoup plus ventilé."

Source: ICI Radio-Canada · Crédit Photo: Adobe Stock