Une infirmière atteinte du coronavirus forcée de faire sa quarantaine dans une roulotte
Une infirmière atteinte du coronavirus a été forcée de faire sa quarantaine dans une roulotte après avoir été évincée de la chambre d'hôtel qu'elle occupait. Elle a décidé de briser le silence pour inciter le gouvernement à agir pour qu'une situation pareille ne se reproduise plus.
C'est Le Droit qui rapporte l'histoire de Marie-Ève Bouffard, une infirmière dont la vie a pris un tournant tragique au cours des derniers jours. En effet, cette infirmière qui travaillait dans un CLSC a été appelée en renfort dans un CHSLD frappé par le coronavirus. Au terme d'une mission éprouvante, elle a fini par contracter la maladie à son tour et s'est retrouvée dans l'incapacité de travailler et dû quitter la chambre d'hôtel dans laquelle elle vivait. Refusant d'exposer sa famille, dont son bébé de 16 mois qui a des problèmes respiratoires, elle a décidé de faire sa quarantaine dans une roulotte installée sur son terrain.
Pour dénoncer la situation, Le Droit indique qu'elle a publié un long message sur son compte Facebook. Elle y raconte toute son expérience et explique se sentir comme un numéro d'employé qu'on jette quand on en a plus besoin. Un message qui a été partagé plus de 3700 fois et qui a poussé finalement le CISSS à réagir alors qu'il avait été silencieux jusqu'à présent. Il lui a proposé une chambre dans un hôtel de Montréal. Une proposition qu'elle a refusée parce qu'elle habite Terrebonne et qu'elle ne se sent pas assez en forme pour conduire. Pour elle, ce geste intervient trop tard.
Aujourd'hui, je me sens abandonn\u00e9e... \nJe ne suis finalement pas un ange gardien, mais un num\u00e9ro d'employ\u00e9. Je suis...Posted by Marie-Eve Bouffard on Friday, May 1, 2020
Le Droit indique que sa quarantaine prend fin à la mi-mai. Toutefois, son calvaire semble être loin d'être terminé parce qu'elle redoute d'être envoyée de nouveau dans un CHSLD une fois qu'elle sera rétablie. «Je commence à avoir peur. Je ne sais pas où je vais aboutir». Si cela se produit, sa décision est déjà prise: elle démissionnera.
Elle explique craindre le pire pour ses collègues qui pourraient être amenés à vivre une situation similaire tout en pensant aux patients qui ont terriblement besoin d'eux. «Si on ne donne pas le temps aux anges blessés de se réparer, il n’y en aura plus du tout. Et à ce moment-là, qui va s’occuper des malades?».
Source: Le Droit · Crédit Photo: Adobe Stock