Des patients en provenance de Montréal sont envoyés à Trois-Rivières.
Trois patients atteints de la COVID-19 ont été transférés de Montréal à Trois-Rivières afin de soulager les centres hospitaliers où il y a davantage d'activité. Toutefois, ce nouveau système de coordination des lits de soins intensifs à travers la province suscite beaucoup de questionnement du côté du syndicat des infirmières.
Kellie Forand, porte-parole du CIUSSS Mauricie et Centre-du-Québec, a expliqué au journal Le Soleil que depuis le début de la pandémie, il y avait eu un nombre très limité de transferts provenant de l’extérieur de la région: "Le Ministère de la Santé et des Services sociaux a donné un mandat, au début de la pandémie, au COOLSI (coordination des lits de soins intensifs) pour la gestion des lits en centre hospitalier pour les cas de COVID positifs en fonction de l’occupation des lits dans chaque région. Ce système est donc déjà en place depuis le début de la pandémie pour gérer de façon provinciale les besoins en hospitalisations liés à la COVID-19."
Pour sa part, la ministre de la Santé, Danielle McCann, s'est exprimée à ce sujet lors du point de presse auquel elle participait mercredi: "La situation à Montréal est très différente du reste du Québec. Ce qu’on fait ce n’est pas nouveau. On a ajouté Trois-Rivières dernièrement, on a transféré des patients pour diminuer la pression sur l’île de Montréal. Au-delà des patients COVID-19, il y a quand même une pression parce que les autres activités reprennent aussi à Montréal, comme ailleurs, mais à Montréal il y a davantage de pression."
La présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ), Nathalie Perron, souligne de son côté que ce système suscite de l'inquiétude et bien des questions chez les infirmières: "Déjà, nous avons des équipes volantes qui doivent se rendre dans les CHSLD où nous avons eu des éclosions. On a aussi connu des éclosions au CHAUR qui ont nécessité l’isolement de membres du personnel. On manque déjà de monde, on parle d’instaurer des 12 heures obligatoires, les congés sont refusés, on parle de devoir annuler des vacances. En bout de ligne, c’est toujours notre personnel qui paie. [...] Avec le déconfinement progressif et le retour à l’école primaire, est-ce qu’on va voir le nombre de cas augmenter dans notre région? Je ne sais pas, mais il faut y penser."
Source: Le Soleil · Crédit Photo: iStock