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Horacio Arruda: «Je n’ai pas à rendre de comptes» à la conseillère scientifique en chef du fédéral

Par NTD

Le Dr Horacio Arruda a déclaré qu'il n'avait "pas à rendre de comptes à la conseillère scientifique en chef du gouvernement fédéral", après qu'un journaliste l'ait questionné à propos des critiques de Mona Nemer, la conseillère scientifique en chef du premier ministre du Canada.

Les critiques en provenance de la conseillère scientifique portaient notamment à propos de la stratégie de dépistage du Québec. Dans une entrevue qu'elle avait accordée à ICI Radio-Canada, Nemer avait expliqué: "Je me serais attendue à voir un plan, mais je n’ai jamais vu de plan. Et pourtant, je l’ai demandé plusieurs fois. [...] J’essaie d’avoir l’heure juste, mais je n’y arrive pas. [...] l y a certainement une difficulté dans la communication. Je peux comprendre qu’on n’était pas prêt, mais ça fait maintenant deux mois qu’on en parle. [...] Il y a des enjeux à différents niveaux. Je trouve qu’il y a un peu une mauvaise planification. Quand on s’en va à la guerre, tu calcules tout ce qu’il te faut. [...] Cette situation de crise requiert peut-être une meilleure coordination à travers le pays. C’est une belle occasion pour avoir une stratégie pancanadienne. Il y a des justifications sanitaires et scientifiques."

De toute évidence, ces déclarations de Nemer n'ont pas plus au directeur national de la santé publique et c'est pourquoi il a profité de la question de ce journaliste pour faire une mise au point: "Je ne répondrai pas à madame, compte tenu que je considère que je n'ai pas à rendre de comptes à cette dame, mais à la population du Québec, ça oui, et aussi à mes autorités."

Le Dr Arruda a ensuite poursuivi en expliquant: "Des enjeux de ressources humaines, il y en a. Il y a en avait avant la pandémie." Le directeur national de la santé publique a pris pour exemple les chaînes de restauration rapide qui manquaient déjà de personnel dans les mois qui ont précédé la crise, pour ensuite ajouter: "Des problèmes de ressources humaines, il y en a, et il y en a aussi en santé publique. C'est très demandant. Mais on est rendu en haut de 10 000 tests aujourd'hui et on prévoit en avoir 14 000."

Comme l'a expliqué le Dr Arruda, les autorités sanitaires doivent composer avec de nombreux imprévus, mais le directeur national de la santé publique a toutefois tenu à insister sur le fait que le gouvernement avait un plan: "Mais notre stratégie, elle est claire. On utilise la quantité de tests, là où on pense qu'elle est la plus solide. On va commencer à faire des dépistages. Quand on pourra faire des sérologies, on va les faire."

Enfin, le Dr Arruda a conclu en affirmant que la conseillère scientifique en chef du premier ministre du Canada avait droit à ses opinions et qu'il la respectait, tout en déclarant: "Je pense qu'elle n'a pas toutes les informations. C'est nous sur le terrain, qui avons toutes les informations pour être capables de faire, et je peux vous garantir qu'on travaille jour et nuit à le faire, et si on dit qu'on déconfine, on va déconfiner au moment où va être capable de faire la marchandise. On vient de vous reporter d'une semaine à Montréal. Montréal c'est fragile. Le reste du Québec, c'est le paradis. C'est carrément ça. C'est deux mondes complètement différents. [...] Et je pense qu'on va vous donner le maximum d'informations, on n'a rien à cacher. Ni sur le nombre de morts, ni sur quoi que ce soit. On va être transparent. C'est à vous qu'on doit rendre des comptes, et non pas aux autres organisations, même si nous travaillons en collaboration avec l'Organisation mondiale de la santé et l'Agence de santé publique du Canada."

Source: ICI Radio-Canada · Crédit Photo: Capture d'écran