Hausse des admissions d'enfants avec de graves problèmes inflammatoires à Sainte-Justine
Une maladie rare et mystérieuse chez les enfants qui pourrait être liée à la COVID-19 a été signalée à Montréal.
La dernière alerte concernant cette maladie provient du département de la santé de la ville de New York, qui, lundi, a signalé 15 cas d’enfants âgés de deux à 15 ans qui se sont présentés dans les hôpitaux de la ville avec un "syndrome inflammatoire multi-système."
Les symptômes varient selon les organes touchés, mais ceux-ci comprennent une fièvre persistante, une éruption cutanée, des douleurs abdominales, des vomissements ou de la diarrhée. Cinq enfants ont eu besoin d’être placés sous respirateur, bien qu’aucun décès n’ait été signalé.
Quatre enfants ont été testés positifs à la COVID-19 et 10 négatifs. L’un d’eux était initialement « indéterminé », puis négatif. Cependant, quand leur sang a été échantillonné, six des « négatifs » ont eu des anticorps au virus, suggérant qu’ils avaient été exposés quelque temps dans le passé.
Alors que les enseignants québécois préparent leurs salles de classe, les médecins de l’Hôpital Sainte-Justine de Montréal s’interrogent sur les 15 à 20 cas d’enfants qui ont développé ce qui semble être les mêmes maladies hyper-inflammatoires signalées chez les enfants new-yorkais, ainsi que chez des enfants en Italie, au Royaume-Uni, en France et en Espagne. Les cas ont des symptômes qui s'apparent au syndrome de choc toxique et à la maladie de Kawasaki, qui provoque une inflammation et un gonflement des vaisseaux sanguins dans tout le corps, y compris les artères coronaires.
Le Dr Elie Haddad, chef de l’immunologie pédiatrique à Sainte-Justine, a indiqué au Ottawa Citizen que les spécialistes n'ont jamais détecté le virus qui cause le COVID-19 dans tous les cas récents de maladie de Kawasaki.
C'est à la suite des rapports de l’Europe, où les enfants atteints de la même maladie mystérieuse ont montré des anticorps contre le SRAS-CoV-2, que les médecins de Montréal ont compris qu'ils devraient désormais porter une attention encore plus particulière à ces cas.
Selon Haddad, il est tout à fait logique de penser que le virus pandémique pourrait causer une infection post-virale chez certains enfants. La maladie de Kawasaki est considérée comme une réponse inflammatoire.
Si c’est vrai pour la COVID-19, Haddad a confié que "nous voulons comprendre pourquoi ? Comment cela fonctionne-t-il".
Jusqu’à présent, il n’y a pas de lien définitif. Il est possible que les enfants aient été infectés par la COVID-19, qu'ils aient récupéré et développé ensuite le syndrome inflammatoire d’un autre agent pathogène.
Tous les enfants ont été facilement traités et récupérés, bien qu’un enfant ait dû être admis aux soins intensifs.
Source: Le Devoir · Crédit Photo: iStock