Médecins du monde s'inquiète des décisions de Québec
Alors que le gouvernement du Québec a offert une couverture médicale aux personnes n’ayant aucune carte d’assurance maladie pour des soins liés au coronavirus, Médecins du monde estime que ces personnes devraient avoir accès à l’ensemble des soins de santé temporairement.
C'est Radio-Canada qui rapporte cette nouvelle qui risque de générer de nombreux débats. En effet, l'organisation humanitaire Médecins du monde s'inquiète de la politique de santé du Québec et estime que les personnes n’ayant aucune carte d’assurance maladie devraient avoir accès à l’ensemble des soins de santé et non juste à ceux liés au coronavirus. «Il faut des soins pour tous», indique le président de Médecins du monde Canada, Nicolas Bergeron.
Un exemple récent qui a fait le tour de la province permet d'illustrer ses propos. En effet, Radio-Canada explique qu'une Franco-Suisse enceinte installée au Québec depuis 4 ans n'a pas pu renouveler son permis de travail fermé expirant en mai en raison de la fermeture des bureaux fédéraux. Si elle bénéficie d'un statut implicite qui lui permet de continuer à travailler, cela ne signifiait pas la prolongation de ses droits d’accès à la RAMQ. Ainsi, elle devait s'attendre à payer une facture salée pour son accouchement.
Face aux nombreuses réactions qu'a suscitées l'histoire de cette jeune femme, Radio-Canada explique que le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) a pris la décision de prolonger son accès à la RAMQ pour les 6 prochains mois. Une petite victoire qui pour Nicolas Bergeron est loin d'être suffisante et la province doit arrêter de faire du cas par cas. «Il faut une directive claire, inclusive et qui n'est pas discriminatoire. Il faut arrêter avec l'approche individuelle».
Pour Médecins du monde Canada, le Québec doit prendre exemple sur l'Ontario et élargir temporairement l'accès à l'ensemble des soins de santé pour les personnes n'ayant aucune carte d'assurance maladie. «C’est bien que les soins liés à la COVID soient gratuits, mais quand on met une barrière, une personne qui a un problème ne va pas oser aller consulter, de peur que ça lui coûte trop cher. Et comment quelqu'un qui a un problème respiratoire peut savoir si cela est lié ou non au virus?» a confié Nicolas Bergeron à Radio-Canada.
Du côté du gouvernement du Québec, il n'est pas question de changer de position pour le moment, souligne Radio-Canada. «On n’en est pas là (...) On va regarder au cas par cas. On est humain et sensible. Lorsque des gens font face à certaines difficultés, on peut examiner le dossier», explique Alexandre Lahaie, le porte-parole de la ministre de la Santé Danielle McCann.
Source: Radio-Canada · Crédit Photo: Pexels