Les «partys de COVID-19», c'est comme jouer à la «roulette russe», alerte un médecin
Alors que certaines personnes croient que c'est une bonne idée d'organiser des rassemblements dans le but de contracter la COVID-19 pour ensuite développer une immunité collective contre le virus, un docteur a lancé un sérieux avertissement à cet effet, comparant cette approche à une partie de "roulette russe".
Dans une entrevue qu'il a accordée à TVA Nouvelles, le Dr François Marquis, interniste et chef de l’unité des soins intensifs de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont, n'a pas hésité à rappeler à l'ordre les parents et autres citoyens qui considéraient la contamination volontaire comme étant une solution profitable: "Je ne peux pas dire que je n’y ai pas pensé moi-même, parce que ça nous permettrait de nous débarrasser de nos équipements de protection. Mais quand tu te mets à te servir de ton cerveau un petit peu, c’est une bien, bien, bien mauvaise idée."
Cette pratique est plutôt répandue chez plusieurs parents quant à certaines maladies contagieuses comme la varicelle, mais comme le souligne le Dr Marquis, on fait face ici à un tout autre scénario: "La varicelle c’est une maladie qui est extrêmement fréquente, qui inoffensive pour les enfants, mais dangereuse pour les adultes et qui, quand on l’a attrapée, on ne peut plus jamais la réattraper. Ça, c’est idéal."
D'ailleurs, le Dr fait aussi remarquer qu'au contraire de plusieurs maladies que les scientifiques ont appris à décortiquer au fil du temps, le fonctionnement de la COVID-19 implique encore de nombreux mystères: "Ici, on parle d’un coronavirus pour lequel on n’est pas convaincus qu’on développe une immunité si extraordinaire à long terme. La question se pose, mais on n’en est pas certains. Et on sait qu’il y a de jeunes adultes en santé qui vont en mourir. [...] Les gens s’accrochent beaucoup sur le mot "party" et pas trop sur le mot COVID. Parce qu’un party qui finit aux soins intensifs, intubé pendant un mois avec un trou dans la gorge, et après ça avec des mois de réadaptation, si on ne finit pas dans le trou... je n’appelle plus ça un party, j’appelle ça une game de roulette russe."
Enfin, ceux et celles qui se croient à l'abri des dangers en raison d'un bon état de santé et de leur âge devraient porter attention à propos du Dr Marquis: "Quand on dit que les jeunes ont peu de complications, ce n’est pas vrai. C’est comme groupe qu’ils ont peu de complications. J’en ai des jeunes qui ont tiré la courte paille et qui ont eu la totale comme s’ils ont 90 ans. [...] C’est ça qu’il faut se rappeler. Si vous tirez la courte paille, un, ce sera un très mauvais moment à passer pour vous, mais en plus, moi, comme gestionnaire dans mon réseau de santé, je n’ai pas le luxe, présentement, de dealer avec un gros party de COVID, surtout pas quelque chose qui serait de la grosseur d’une Saint-Jean ou d’un rassemblement public."
Source: TVA Nouvelles · Crédit Photo: Adobe Stock