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«On se prépare à ce que ça pourrait devenir pire»

Par NTD

Le Canada n'aurait pas assez de lits aux soins intensifs si une deuxième vague d'une ampleur de la France ou de l'Italie frappait le pays, d'après Radio-Canada. 

Pour prévoir le coup, des annexes temporaires d'hôpitaux sont construites afin d'augmenter le nombre de lits pour accueillir les trop-pleins de patients atteints de la COVID-19. 

Si l'épidémie est maîtrisée lors du déconfinement, de 2,5 % à 10 % des Canadiens pourraient être infectés par la COVID-19 selon les projections de l'Agence de Santé publique du Canada. 

Selon les estimations de Radio-Canada, jusqu'à 92 000 Canadiens pourraient donc se retrouver aux soins intensifs... mais le pays ne compte que 3 000 lits de soins intensifs en temps normal et espère augmenter sa capacité à près de 6 000 pour répondre à la crise. Même si tous ces malades n'auraient pas à être soignés en même temps, on peut se questionner à savoir si le Canada aurait la capacité de soigner tous ces malades sans avoir à faire des choix.  

« Quand les gens vont recommencer à bouger et à se promener, est-ce qu’une deuxième vague pourrait nous frapper? Pourrait-elle être pire que la première? », s'est questionné le pneumologue et chef des soins intensifs du CHUM, Jean-François Lizé, en entrevue avec Radio-Canada. « On reste sur le qui-vive. On ne crie pas victoire du tout. On se prépare à ce que ça pourrait devenir pire. On verra si une deuxième vague se profile ou pas. »

L’hôpital de Verdun a construit une annexe « chauffée, climatisée et ventilée » de 36 lits et d'autres unités semblables devraient être construites. De plus, le gouvernement fédéral disposera bientôt de 10 unités mobiles de soins pour venir en aide aux provinces, a indiqué la ministre des Services publics et de l’Approvisionnement, Anita Anand, à Radio-Canada. 

On ignore à quoi ressemblera la deuxième vague. Si celle de SRAS en 2003 a été rapidement contrôlée, celle de la grippe espagnole en 1918 a été plus mortelle que la première. 

« Ça crée une certaine anxiété dans la population, et c’est normal. Mais mon message c’est : inquiétez-vous pas, on est là pour vous soigner, pour le moment, ça va bien », a dit Jean-François Lizé du CHUM.

Source: Radio-Canada · Crédit Photo: Capture d'écran vidéo