Un homme reçoit une contravention en voulant aller dire “adieu” à son père qui est mourant.
Un homme de Saint-Romain-sur-Cher (Loir-et-Cher) a écopé d'une contravention alors qu'il se rendait à Rivedoux-Plage, sur l'Île de Ré (Charente-Maritime), afin d'aller dire "adieu" à son père mourant.
C'est samedi le 4 avril que Patrice Dupas, 51 ans, a été informé que son père était dans un état jugé comme étant très critique et qu'il était temps ou jamais d'aller lui rendre visite.
L'homme savait qu'en raison des mesures de confinement, ses déplacements à venir pourraient s'avérer compliqués, mais son passage à un premier point de contrôle routier sur l'A10 s'est bien déroulé: "Le gendarme m'a dit qu'il n'y avait aucun problème et m'a souhaité bon courage." Or, son passage à un deuxième point de contrôle routier n'a pas du tout pris la même tournure: "Cette fois, le gendarme n'a rien voulu entendre. Il m'a lancé qu'on interdisait d'aller voir les anciens dans les Ehpad. Je lui ai pourtant répondu que mon père était hospitalisé à domicile. [...] J'ai veillé à ce que la situation ne s'envenime pas. Je ne suis jamais monté dans les tours."
Patrice Dupas reçoit alors une amende de 135 euros pour violation du confinement et comme il l'a expliqué au journal Le Parisien, son dernier échange avec son père ne se sera pas déroulé comme souhaité: "Les derniers mots que m'a dits mon père au téléphone sont : Ne t'inquiète pas, on se reverra. Je ne pourrai jamais les oublier."
La gendarmerie nationale a été invitée à réagir à cette histoire et elle a répondu: "Le gendarme qui a contrôlé M. Dupas s'est appuyé sur la note de bas de page de l'attestation, qui demande un document permettant de justifier le motif dérogatoire. Sur le plan réglementaire, il est dans l'application stricte de la documentation. Néanmoins, nous demandons à nos patrouilles d'appliquer ces consignes de fermeté avec discernement."
Enfin, le maire de Rivedoux-Plage, Patrice Raffarin, tentera pour sa part de comprendre pourquoi une telle situation a pu se produire: "Je savais que les jours de Claude Dupas (père de Patrice) étaient comptés. En tant que maire, je n'ai pas autorité sur les gendarmes. [...] Je vais saisir le préfet [de Charente-Maritime] et je n'exclus pas d'autres actions."
Source: Le Parisien · Crédit Photo: Courtoisie