Les propriétaires qui ont forcé une infirmière à déménager seront poursuivis.
Les propriétaires qui ont forcé une infirmière à déménager en raison de leur crainte d'être infectés par le nouveau coronavirus feront finalement l'objet de poursuites judiciaires.
C'est le procureur de la République, Fabrice Belargent, qui a confirmé à 20 Minutes que le parquet avait ouvert des poursuites judiciaires à l’encontre des propriétaires.
L'infirmière qui travaille au CHU de Montpellier avait été contrainte, ainsi que sa famille, de quitter son logement situé juste en dessous de celui occupé par ses propriétaires et deux jours après qu'elle ait déposé une plainte auprès des gendarmes de la compagnie de Castelnau-le-Lez, le parquet de Montpellier a ouvert une enquête préliminaire.
Les propriétaires avaient été placés en garde à vue et ceux-ci font maintenant l'objet de poursuites pour emploi de voies de fait ou contrainte pour forcer des personnes à quitter leur lieu d’habitation, harcèlement moral, atteintes à l’intimité de la vie privée, dégradations volontaires légères.
L'infirmière anesthésiste qui se nomme Mélina avait expliqué à 20 Minutes qu'elle prenait chaque fois les précautions nécessaires pour ne pas transporter la COVID-19 jusqu'à sa maison: " Ma fille a un petit appartement de 25 mètres carrés à Montpellier, à proximité de l’hôpital, où elle vit avec sa fille de trois ans. Au début du confinement, j’ai demandé à ma fille, ma petite fille et ma mère de venir habiter à Montarnaud avec mon concubin et moi j’ai pris la décision d’habiter dans l’appartement de ma fille. J’en ai informé la propriétaire qui m’a dit rapidement que ces personnes devaient dégager, qu’elles allaient lui apporter le virus."
Après avoir transformé un cauchemar impossible dans lequel Mélina a dû retourner sa mère dans sa maison de retraite après l'avoir rapatriée à la maison et où elle s'est retrouvée sans eau ni chauffage, l'infirmière n'oubliera jamais que ses propriétaires lui ont dit des horreurs comme "On s’en fout que vous attrapiez le virus et que vous mourriez avec. Du moment que vous ne mourrez pas chez nous."
La prochaine audience devrait avoir lieu au tribunal correctionnel de Montpellier le 29 juin.
Source: 20 Minutes · Crédit Photo: iStock