La ville de Montréal réquisitionne des hôtels pour isoler les sans-abri du coronavirus.
Les villes de Toronto et de Montréal doivent prendre les grands moyens afin de protéger les sans-abris de la pandémie de COVID-19. Alors qu'à Toronto, on négocie l'achat de plusieurs hôtels afin de les transformer en logements pour itinérants, Montréal réquisitionne des établissements afin d'y héberger des itinérants.
Du côté de Toronto, les autorités ont déclaré qu'elles comptaient obtenir 3000 chambres d'hôtel, tandis qu'en ce qui concerne Montréal, on parle de "plusieurs centaines".
Mary-Anne Bédard, la directrice du soutien aux refuges et au logement à la Ville de Toronto, a expliqué à ICI Radio-Canada que son organisation avait déjà procédé à la location de 1200 chambres: "À travers une crise, il faut trouver des opportunités. Nous sommes en discussion avec des propriétaires d’hôtels pour voir s’il y a une possibilité d’acheter leurs immeubles. [...] Une fois que le virus sera parti, nous aurons des biens que nous pourrons transformer en logements sociaux pour les sans-abri."
Pour sa part, Serge Lareault, le Commissaire aux personnes en situation d’itinérance de la Ville de Montréal, a expliqué que c'est en vertu de la Loi sur la sécurité civile que son organisation a obtenu le pouvoir de réquisitionner des établissements: "On regarde ce que fait Toronto et, effectivement, s’il y a une possibilité, on va l’étudier. [...] On ne force pas la saisie, on négocie. [...] On est en train de créer plus de lits qu’on en a perdus."
Selon Lareault, de nombreuses personnes se sont retrouvées en difficulté depuis le début de la crise: "Quand on se promène dans le métro, quand on fait nos rondes dans la rue, on voit des visages qu’on ne voyait pas avant. [...] Il y avait déjà énormément de personnes vulnérables qui joignaient les deux bouts de peine et de misère, chaque mois. Certains ont peut-être perdu leur logement."
Enfin, Éric Latimer, professeur au Département de psychiatrie de l’Université McGill et chercheur à l’Institut universitaire en santé mentale Douglas, se dit plutôt optimiste quant à la tournure que prendra la crise, du moins, à l'égard des problèmes liés à l'itinérance: "On voit à quel point le gouvernement est capable de changer les choses quand il le veut. Cette crise, c’est une opportunité pour se donner les moyens que chaque personne ait son propre logement."
Source: ICI Radio-Canada · Crédit Photo: Capture d'écran