Cette Québécoise part accoucher au Mexique en plein coeur de la pandémie.
Une Québécoise enceinte de 30 semaines s'est envolée pour Guadalajara, au Mexique, trois jours après que le gouvernement Trudeau a recommandé aux Canadiens d’éviter les voyages non essentiels.
La jeune femme nommée Marie-Ève Méthot explique qu'elle devait s'y rendre, car elle souhaitait accoucher auprès de son conjoint mexicain, d'autant plus qu'en raison de ses nombreux voyages à l'étranger, elle n'était plus admissible à l’assurance maladie dans sa province natale.
Étant donné les mesures adoptées par le gouvernement, Marie-Ève ne cache pas qu'elle a fait face à tout un casse-tête afin d'effectuer ce vol vers le Mexique. La jeune femme a expliqué au Huffington Post: "
Nous avons passé trois heures au téléphone en téléconférence, mon copain et moi, sur la ligne d’Aeroméxico. Nous avons miraculeusement réussi à changer ma date de vol. Je n’y croyais pas jusqu’à ce qu’on décolle."
Marie-Ève a fait la rencontre du père de son enfant il y a 13 ans, à Tokyo, mais ce n'est que dix ans plus tard qu'une véritable histoire d'amour a pris naissance.
Comme l'explique Marie-Ève, lorsqu'elle a appris qu'elle aurait un bébé, rien ne laissait deviner ce qui se produirait dans le monde au cours des mois à venir: "La décision d’accoucher au Mexique je l’ai prise au début de ma grossesse, bien avant la pandémie. J’avais laissé mon appartement. J’habite chez mon père quand je suis en ville. Je ne me voyais pas accoucher sans mes affaires, sans mon chum."
C'est donc une maison de naissance privée à Guadalajara qui s'est engagée à l'accueillir et Marie-Ève confie qu'elle a été très chanceuse: "Je suis super contente d’être un peu à l’extérieur du système hospitalier mexicain, parce que le président il gère ça un peu tout croche, la pandémie."
Pour le moment, Marie-Ève ne craint pas pour sa sécurité, mais l'avenir la préoccupe quand même: "Ça risque d’éclater quand je vais accoucher au mois de mai ou juin. Les hôpitaux, ça va être l’enfer. Ils vont être débordés, il n’y a pas assez de lits."
Enfin, la future maman admet qu'elle a seulement réalisé la gravité de la pandémie après un certain temps. Elle termine en déclarant: "Au début quand on a commencé à parler du virus, je faisais partie des sceptiques qui se disaient “ah c’est pas grand chose, on meurt beaucoup plus de la grippe”. Je dédramatisais comme ça. Là j’ai plein d’amis qui ont perdu leur emploi, qui sont dans l’insécurité financière. C’est un peu surréel. [...] Je me voyais passer mes journées chez ma belle-mère. Elle cuisine toujours pour toute la famille, c’est super le fun. Là, on dirait que ça va pas se passer comme ça. J’ai l’impression que je vais rester chez nous, isolée."
Source: Huffington Post · Crédit Photo: Capture d'écran