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Mise sous tutelle de la DPJ de l'Estrie après une autre histoire d'horreur d'enfants maltraités

Par NTD

Quatre enfants de Granby ont dû attendre cinq mois pour que la DPJ évalue leur cas, alors que ceux-ci devaient vivre au milieu des excréments de 12 chiens dans un logement insalubre, sans électricité.

Les services sociaux ont été sévèrement blâmés par la juge Pascale Berardino, dont la décision a été rendue publique mardi: "Les droits des enfants ont été lésés. Le tribunal est rarement confronté à une situation de négligence aussi importante, et ce à tous les niveaux."

C'est en date du 4 février 2019 qu'un signalement initial a été effectué, or il aura fallu attendre jusqu'au 4 juillet 2019 pour que le dossier finisse par se rendre jusqu'à une intervenante, puis au 13 août 2019, pour que l'évaluation soit enfin complétée.

Suite à la décision de la juge, les enfants négligés ont été placés en famille d’accueil.

Mais ce qui est particulièrement perturbant dans cette affaire, c'est qu'il s'agissait de la cinquième fois que la DPJ était appelée à se pencher sur le cas de cette famille. Alors qu'au cours des signalements précédents, les services sociaux ont jugé qu'il n'y avait pas matière à intervenir, l'état de l'appartement où les cinq enfants vivaient s'est dégradé, puis l'arrivée de plusieurs chiens sous le même toit n'a pas aidé à améliorer la situation.

Me Robert Poitras a déclaré à La Presse que les services sociaux n'avaient pas traité ce dossier de façon adéquate: " Je ne comprenais pas le délai alors qu’il y avait tellement de besoins de ces enfants-là qui n’étaient pas comblés. On avait des pages et des pages de manquements à l’école, de rendez-vous de santé manqués. Quant à moi, ils l’ont échappé, a dit Me Poitras. Ils l’ont échappé complètement. [...] Une des jeunes filles était tellement anxieuse, elle n’avait rien à manger, alors elle allait à la cafétéria deux, trois fois par avant-midi voir si quelqu’un lui avait apporté un lunch ou de l’argent pour manger."

La porte-parole du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de l’Estrie (CIUSSS), Annie-Andrée Émond, a réagi pour sa part en affirmant: " Au moment où l’on se parle, tous les enfants sont en famille d’accueil, ils vont bien, les suivis médicaux sont à jour et tous les besoins spécifiques de ces enfants-là sont [comblés]."

Enfin, la porte-parole a ajouté que le délai de cinq mois avait été "un délai qui est trop long et c’est justement l’un des grands enjeux de notre plan d’action, c’est ce qu’on tente de réduire comme temps d’intervention".

Mise sous tutelle de la DPJ de l'Estrie

Le ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux, Lionel Carmant, a annoncé la mise sous tutelle de la DPJ du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) de l'Estrie, ce jeudi, à l'émission La Joute de LCN. 

Source: La Presse · Crédit Photo: Capture d'écran