Une compagnie minière souhaite vider deux lacs dans le Nord-du-Québec et donner des poissons.
Une entreprise a proposé à des communautés autochtones de leur offrir le poisson des lacs qu'elle compte vider.
C'est dans le Nord-du-Québec que l'entreprise Corporation Lithium Éléments Critiques (CLEC) souhaite produire son projet de mine à ciel ouvert Rose Lithium Tantale.
Le projet évalué à 341 millions de dollars aurait d'importantes répercussions environnementales et selon l'étude d'impact présentée par la minière au ministère de l'Environnement du Québec, il causerait notamment l'assèchement de deux lacs, en plus d'affecter indirectement un millier d'hectares de milieux humides.
Il s'agirait là d'un projet de grande envergure, puisqu'on prévoit y extraire 1,61 million de tonnes de minerai entre 2022 et 2039.
De plus, le projet impliquerait la construction d'un complexe industriel à 750 kilomètres au nord de Montréal.
Outre les conséquences immédiates sur l'environnement, le projet devrait générer 84 283 tonnes de CO2 par année, soit l'équivalent des émissions de 21 000 voitures, selon ce qu'a indiqué le ministère de l'Environnement du Québec.
Puisque le CLEC compte extraire principalement du lithium, l'argument qu'il fait valoir afin de défendre son impact sur l'environnement est que le minerai extrait servira à la production de batteries de véhicules électriques.
Pour sa part, le gouvernement Legault compte présenter bientôt sa stratégie d'électrification et de lutte contre les changements climatiques et tout indique que l'exploitation des réserves de lithium du Québec fasse partie des actions envisagées.
Le 17 février dernier, François Legault déclarait: "Il est possible de travailler ensemble sur des projets de développement socio-économique ambitieux, de tirer profit de l'immense potentiel minier du Nord québécois, au bénéfice de nos deux nations, tout en respectant l'environnement, le territoire et les valeurs autochtones."
Selon l'étude d'impact du projet Rose Lithium Tantale, on peut y découvrir que "La grande majorité des intervenants rencontrés ont exprimé des préoccupations concernant les effets potentiels des activités minières sur l’environnement. Il s’agit d’une préoccupation majeure et généralisée. Les craintes d’un désastre environnemental sont élevées".
Du côté de la minière, son étude d'impact indique que "La majorité des intervenants rencontrés se sont montrés favorables au projet, surtout en raison des perspectives d’emploi pour les jeunes, mais sous réserve de protéger et de respecter l’environnement".
Enfin, comme l'a expliqué Raphaëlle Savard-Moisan, porte-parole du ministère de l'Environnement du Québec: "Au terme de son analyse, le Comité d’examen des répercussions sur l’environnement et le milieu social (COMEX) recommandera l’autorisation ou non du projet Rose au ministre de l’Environnement et, le cas échéant, déterminera les conditions qui s’y appliquent."
Source: ICI Radio-Canada · Crédit Photo: CORPORATION LITHIUM ÉLÉMENTS CRITIQUES