Un député souhaite criminaliser la discrimination à l'accent.
Christophe Euzet, député de l'Hérault, a déclaré qu'il comptait criminaliser la discrimination à l'accent, qui selon lui, handicaperait dans la recherche d'emploi.
Le député Euzet a révélé qu'il avait l'intention de déposer une proposition de loi pour que la discrimination liée à l'accent soit reconnue, au même titre que pour la couleur de peau ou le pays d'origine. Selon le député de l'Hérault, il est temps que tous les Français aient droit aux mêmes chances, et ce, qu'ils soient Toulousain, Alsacien, Ch'ti, Guadeloupéen ou bien même Parisien.
Le problème est bien réel et à titre d'exemple, un homme originaire de Toulouse, Pierre Espuglas-Labatut, a expliqué avoir souffert à de multiples reprises de glottophobie, le terme utilisé pour les discriminations liées à un accent.
Selon Espuglas-Labatut, son accent lui a fréquemment nui dans son parcours professionnel: "Oui j’ai un accent, je ne suis pas malade, je crois être audible et lorsque l’on vous renvoie avec une pointe de condescendance que vous avez un accent "chantant" où on entend le soleil, c’est sympathique mais c’est condescendant". À cet effet, l'homme qui est professeur de droit, ne cache pas qu'il a même raté son passage de son agrégation, en raison de son accent: "J’ai dû faire des entraînements auprès d’un grand professeur lui-même natif de Pau qui m’a clairement dit que mon accent pouvait être un handicap et lorsque j’ai repassé l’agrégation, j’ai bien vu que les professeurs parisiens me regardaient avec condescendance".
Évidemment, plusieurs personnes qui doivent composer avec ce problème doivent en venir à prendre les grands moyens, comme l'a notamment expliqué à BFMTV le linguiste Pierre Escudé: "Il y a des accents dominants et des accents dominés. Peut-être que pour ne pas être dominé dans sa future profession il faudra tout faire pour éviter d’avoir l’accent considéré comme dominé. Le fait d’avoir un accent va vous démarquer par rapport à ce qui est attendu et ce qui est attendu ce sont toujours des paramètres dominants".
Enfin, le député de l’Hérault Christophe Euzet a souligné qu'il comptait lutter contre la discrimination à l'accent après avoir réalisé que trop de gens en étaient encore victimes: "Les discriminations seront punies exactement comme les autres discriminations c’est-à-dire d’une peine de 3 ans de prison et 45 000 euros d’amende. C’est surtout pour sensibiliser au fait que derrière les accents, il y a des gens et une culture et qu’on les blesse qu’on les discrimine et surtout qu’on leur porte préjudice".
Source: BFMTV · Crédit Photo: Adobe Stock