C'est officiellement la fin pour les calèches dans le Vieux-Montréal.
Alors que la Cour supérieure a refusé de suspendre en urgence le règlement municipal de l’administration Plante interdisant les calèches dans la métropole, tout indique que ce sera la bientôt la fin des calèches dans le Vieux-Montréal dès le 31 décembre prochain. Toutefois, les caléchiers disent ne pas perdre espoir.
C'est du moins ce qu'a laissé entendre l'avocat qui les représente, Me Audi Gozlan, qui a déclaré lors d'un point de presse: "Ce n’est pas fini. On a une [injonction] interlocutoire à présenter, possiblement avant le 31 décembre. […] On va voir ce qu’un autre juge va nous dire. En espérant qu’il comprenne que la Ville ne peut pas exproprier quelque chose qui existe depuis si longtemps. Elle pourra le faire à n’importe quelle industrie et ça, ça fait peur".
L'un des propriétaires de chevaux qui est touché par cette mesure, Luc Desparois, affirme pour sa part qu'il a encore l'énergie pour sa battre afin de faire reconnaître ses droits: " Ils nous enlèvent tout. Ils nous enlèvent notre vie, notre gagne-pain. [...] On va se battre. Mais aujourd’hui, on va aller respirer. Ça fait un an et demi qu’on vit avec cette menace".
Pour sa part, le juge Michel A. Pinsonnault accuse les caléchiers d'avoir volontairement créé une situation d'urgence en tardant à réagir au règlement qui avait été adopté le printemps dernier. De plus, le juge ajoute que le règlement a été adopté dans l’intérêt public.
Le juge a notamment fait remarquer que les caléchiers savaient depuis plusieurs mois que leur permis arriverait à échéance le 30 décembre prochain et qu'il a peine à croire qu'aucune action d'envergure n'ait été entreprise avant cela.
Mais Luc Desparois défend ses collègues en déclarant: "On avait une raison d’être à la dernière minute, on était menacés par la Ville. […] On n’avait pas les moyens, il fallait ramasser l’argent".
Alors que la ville propose 1000 $ aux propriétaires pour placer les chevaux dans des familles adoptives avec la collaboration de la Société pour la prévention de la cruauté envers les animaux (SPCA), les cochers jugent pour leur part que cette offre est tout simplement ridicule.
Enfin, en ce qui concerne la mairesse Valérie Plante, celle-ci dit ne pas s'inquiéter que le règlement puisse être appliqué comme prévu: "L’injonction ne m’inquiète pas. On a pris le temps de bien écrire le règlement, on a accordé une période d’adaptation".
Source: La Presse · Crédit Photo: Capture d'écran