Son fils se retrouve dans un état critique à l'hôpital après avoir callé une bouteille de vodka
Sophie Laroche, une mère de famille du Québec, a décidé de partager son histoire sur Facebook pour éveiller les consciences.
« Nous sommes des parents, tout ce qui a de plus normaux… On a des ados, tout ce qui a de plus normaux aussi… Notre fils de 16 ans a décidé de boire de l’alcool, pour le fun avec des amis… ben oui, faut que jeunesse se passe comme on dit… Mais, il a failli en mourir et ça c’est tout sauf normal! », a-t-elle raconté.
« Mon gars passait la fin de semaine avec une gang d’amis à la maison, tous de bons petits gars sages, ce sont des gamers donc pas très party de nature », a-t-elle continué. « Vendredi, la première soirée, ça game en fou… c’est leur force, leur plaisir… La première nuit, ils ont joué à des jeux de société parce qu’ici on coupe la connexion la nuit donc ils devaient s’occuper autrement et on était bien content de voir qu’ils s’occupaient autrement. Le samedi ce fut un mélange des deux : jeux vidéos et jeux de société, ça a mangé comme des ogres et ils ont "joué" dehors à ramasser des pommes, à aller faire des petites plongettes dans notre lac! Il est environ 18h quand l’un d’entre eux vient se changer et je ne décèle rien d’étrange. On est plutôt content qu’ils s’occupent "dehors"! »
C'est samedi soir que les choses ont commencé à mal tourner.
« Samedi 18h45 : Nous étions à préparer un souper, on recevait. Un des amis à mon fils vient alors nous chercher, il nous demande de l’aide… notre fils serait grimpé à un arbre et il est prit là! Hmmm notre fils a une carrure d’homme, s’il a monté, il devrait pouvoir redescendre non? Notre gendre s’en va donc le "chercher". Effectivement, il est prit dans un arbre mais saoul mort et plein de vomit. Notre gendre le fait descendre de sa fâcheuse position, le rince à la ose à par terre pour enlever une couche de vomit et le ramène à la maison. Sur les 4 gars, 2 sont saouls et ça vomit en jet! », a-t-elle expliqué.
Posted by Sophie Laroche on Sunday, October 6, 2019
« Bon, jusqu’à là c’est ça qui est ça qu’on se dit… on a tous déjà été saoul dans notre jeunesse, ils ont bu et là, on ramasse du vomit et on les écoute délirer leurs beaux discours de gars saouls! On est juste ben surpris car on a rien vu… mais bon… une gang de gars… ils n’allaient pas venir faire cul sec avec la mère… normal! On les installe dans notre salle de gym, assis par terre pour mieux vomir. On avertit la mère de l’autre garçon, qui a 18 ans mais ça reste sa mère et c’est sa première cuite. Mais mon gars est salement amoché, je suis inquiète. Son état continue de se détériorer à vue d’œil [...] On décide donc de l’amener à l’hôpital et on a très bien fait! »
« Sur le chemin qui nous mène à l’hôpital Anna-Laberge, mon fils se met à s’éttoufer avec sa salive, ne tient tellement pas sa tête qu’il se met dans des positions qu’ils l’empêchent de respirer et ne réagit pas, il ne me répond plus du tout à mes questions et il fait des pauses dans sa respiration [...] je suis semi assise, une fesse dans le banc de bébé de sa sœur, à lui tenir la tête, à vider sa bouche avec mes doigts quand il y a du liquide puisqu’il ne semble pas trop savoir quoi faire avec, et à le secouer quand je me rends compte qu’il a sauté quelques respirations… et mon chum conduit. Il est 21h20! »
Ce n'est qu'à l'hôpital que Sophie Laroche a réalisé que son fils avait bu une bouteille de vodka en une heure.
« Notre fils n’a plus aucun réflexe pour protéger ses voies respiratoires, il fait des épisodes importantes d’apnées (il arrête de respirer), son état est… je n’ai pas de mot…épeurant… il a un taux d’alcoolémie de 36! C’est pas juste être saoul un peu là… il est dans un état critique! Une fois que l’équipe le stabilise et sécurise au niveau de sa respiration en l’intubant, un transport vers l’hôpital pour enfants de Montréal est organisé car comme il est sous ventillateur, il doit aller aux soins intensifs mais comme il n’a que 16 ans, il ne peut pas rester à Châteauguay qui ne garde pas les enfants dans cet état dans son établissement. On entend alors l’équipe s’organiser pour trouver une inhalo qui pourra l’accompagner durant le transport en ambulance… qqn qui ne travaillait probablement pas sur ce quart de travail et rentrera en urgence pour lui. Il est 22h13. »
« Dès son arrivée, on vient nous chercher et on s’occupe de nous (les parents) et aussi de notre fils… service impeccable encore une fois, ça roule, de vraies petites abeilles qui s’affairent. Ce qui se déroule sous nos yeux est impressionnant et inquiétant mais on nous rassure à toutes les étapes et on n’est jamais seuls! On nous explique tout très bien et nous informe des procédures, il est dans un état critique! Il y a beaucoup de monde autour de lui… on lui fait de nouveaux tests et ils le transfert aux soins intensifs où il passera presque 24 hres! »
Posted by Sophie Laroche on Sunday, October 6, 2019
« Durant la soirée et la nuit, notre fils ne respire pas par lui-même, la machine le fait pour lui… et il ne montre aucun signe de résistance qui nous indiquerait que son corps veut le faire par lui-même… il a un sonde urinaire et un collet (car on ne sait pas s’il a fait des chutes), il est contensionné (pour pas qu’il arrache tout si jamais il venait à se réveiller, à 230lbs, si l’envie lui prend de se débattre on a pas de chance donc c’est mieux comme ça qu’on m’explique et ils ont raison) et plugué de partout! »
Posted by Sophie Laroche on Sunday, October 6, 2019
« Dans sa chambre, une infirmière clinicienne lui est destinée, à lui tout seul, en tout temps… elle surveille les nombreux paramètres et gère les bips bips des appareils et elle agit très vite quand un paramètres sort de ce qu’ils attendent! Le reste de l’équipe est en mode satellite tout près. Après des tests, on nous confirme que son foie et ses reins sont corrects et on nous confirme aussi que notre fils, outre la présence d’alcool, n’a aucune trace de drogue dans son système, l’éthanol dans son système est descendu à 26.2 mais ils ne peuvent pas nous dire comment son corps va gérer ça, il n’y a personne de pareil! Disons qu’on avait d’autre plan pour notre samedi soir… »
Posted by Sophie Laroche on Sunday, October 6, 2019
« Finalement, il reprend le contrôle de sa respiration au courant de la nuit, ils le débranchent et là, embarque de nouveaux épisodes de nausées, ce qui est normal, mais il doit rester sous étroite surveillance, toujours aux soins intensifs car il se remet à faire de l’apnée et ils ne sont certains de la source : encore trop d’alcool? un effet secondaire de la médication? un indice qu’il se serait vomi dans les poumons? On attend! Ils procèdent à un examen complet de son corps pour être certain qu’il ne s’est pas blessé qqpart qu’on n’aurait pas vu en chutant… tout est beau, il a quelques grafignes et ecchymoses mais il va survivre à ça. »
« Finalement, dimanche après le souper, il reçoit enfin son congé. Il a dû repartir à la maison, avec une paire de bobette qui lui a été donné par l’hôpital, deux jaquettes d’hôpital superposées et une paire de pantoufles en tissu... »
« Notre fils doit comprendre que ces actes ont chamboulé l’horaire de beaucoup de personne en fin de semaine… pour quelque chose qui aurait pu être évité… il y a des gens ont dû faire de l’over (avant ou après) leur quart de travail pour lui sauver la vie! Merci d’être aussi dévoués! »
Sophie Laroche a en a profité pour adresser un message aux jeunes et aux parents.
« Les jeunes, ne buvez pas comme ça, le callage, c’est dangereux et si vous voyez un ami le faire, arrêtez-le! Si vous voyez qqn de saoul, ne le laisser pas seul… surveillez le, surveillez les signes, allez chercher de l’aide, c’est important parce que si on avait laissé Émile cuver sa cuite comme on dit, ça aurait pu lui être fatal… on n’a pas ça un respirateur à la maison nous autres… »
« Les parents, soyez vigilants et dites-vous que c’est toujours mieux si ça se passe chez vous les expériences de vos ados, qu’ailleurs… Je ne sais pas si mon fils aurait eu qqn d’assez vigilant à côté de lui si ça c’était produit ailleurs et il aurait pu être trop tard, on est arrivé à minuit moins une à l’urgence… et ne pensez pas que ça ne vous arrivera jamais… nous n’avons pas un fils à problème… et pourtant! »
« On va organiser une soirée en fds prochaine avec les 4 mêmes gars et leur famille… faut faire un retour là-dessus pour que ça arrive pu jamais! Si vous pensez que vos ados auraient de besoin de voir et entendre leur témoignage, vous êtes bienvenue! Faut qu’on partage notre leçon! »
Source: Global News
Crédit Photo: Capture d'écran