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Incendie à Rouen: le gouvernement reconnait ne pas encore saisir tous les impacts sur la santé et l'environnement

Par NTD

Après avoir voulu rassurer les Français qu'il n'y avait aucun risque après l'incendie de l'usine Lubrizol, le gouvernement a reconnu que la ville était polluée, quelques jours plus tard. 

« La ville est clairement polluée », a déclaré la ministre des solidarités et de la santé Agnès Buzyn devant les journalistes, le 27 septembre dernier. « Ces suies, il faut imaginer cela comme des galettes de goudron sur les plages. »

« Nettoyez ces suies, ces galettes, ces saletés - visuellement tes repérables - en prenant des précautions, notamment en mettant des gants », a continué Agnès Buzyn en s'adressant aux riverains. « C'est une usine qui produit des hydrocarbures même s'ils ne sont pas en grandes quantités, même s'ils sont proches des seuils, ce n'est jamais bon pour la population de toucher ce genre de produit. »

Mardi, la préfecture de Seine-Maritime a révélé que 5 253 tonnes de produits chimiques se sont évaporées dans l'incendie, causant cet opage nuage qui a survolé la zone. 

À l'Assemblée nationale, Élisabeth Borne, ministre de la Transition écologique, a reconnu qu'il s'agissait d'une « catastrophe industrielle, une crise grave » pour ensuite affirer que « parmi les polluants recherchés, aucun n'est présent dans l'air que respirent les Rouennais ».  

En quelques jours, Rouen a vu défiler Élisabeth Borne et sa collègue ministre de la Santé Agnès Buzyn, le ministre de l'Éducation nationale Jean-Michel Blanquer, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner et le Premier ministre Édouard Philippe. 

« Envoyer quatre ministres sur place dans les premières 24 heures pour expliquer que tout va bien, ce n'était peut-être pas la meilleure idée », a confié un député LaREM auprès de BFMTV.

« Il y a un défaut dans la gestion de crise. Aujourd’hui, il y a l’existence des réseaux sociaux, l’information va vite. Il y a un décalage entre une communication bien rodée et la perception des habitants », a déclaré l'élu de Seine-Maritime lundi sur Europe 1.

Mardi, le gouvernement a assuré qu'il allait changer sa façon de communiquer sur le sujet. Puis, mercredi, Édouard Philippe a reconnu que le gouvernement ne saisissait même pas encore tous les impacts de cet incendie sur la santé des gens et sur l'environnement. 

« Les analyses sont en cours et (...) il va falloir les poursuivre et pendant longtemps. (...) Ce que nous savons, d'ores et déjà, sur la qualité de l'air, c'est que tous les prélèvements dans l'air dont nous disposons à cette heure et qui sont publics font apparaître un état habituel de la qualité de l'air », a-t-il déclaré dans l'hémicycle de la Chambre haute. 

Source: BFMTV

Crédit Photo: Capture d'écran