Le gouvernement de la CAQ souhaite couper plus d'arbres pour lutter contre les changements climatiques.
Alors que les activistes qui luttent contre les changements climatiques affirment que l'une des meilleures pistes à privilégier est la reforestation, le gouvernement de la CAQ a annoncé qu'il souhaitait couper davantage d'arbres afin de réduire les gaz à effet de serre (GES).
L'annonce plutôt déroutante du gouvernement Legault a été faite lundi par le ministre de la Forêt, Pierre Dufour.
En plus de pouvoir couper davantage de bois, les entreprises forestières devraient pouvoir avoir accès à des territoires plus vastes, en plus de pouvoir profiter d'incitatifs pour couper dans des secteurs moins lucratifs.
Tout en soulignant que les entreprises pourraient donc récolter plus de bois, le ministre a précisé que cette approche contribuerait à lutter contre les changements climatiques: "Le secteur forestier présente un énorme potentiel, celui de générer des émissions négatives de GES tout en créant de la richesse pour les entreprises. L’augmentation de la production de bois, l’augmentation de la récolte permettront d’augmenter la séquestration de carbone en forêt."
Un des arguments du gouvernement en faveur de sa théorie affirmant que cette mesure réduirait les GES est qu'en favorisant le bois parmi les autres matériaux de construction, cela réduirait l'utilisation d'autres matériaux comme l'acier, dont la production émet beaucoup plus de GES.
Le ministre dit croire aussi qu'une plus grande récolte de bois permettra d'assainir les forêts et ainsi, de maximiser davantage la séquestration de carbone: "Si on plante juste des arbres et qu’on ne fait pas de gestion de forêt, à un moment donné tu vas avoir un effet inverse. La forêt en soi ne fera plus son travail de capter le carbone, de faire en sorte que les GES soient contenus."
Quelques jours avant cette annonce, Justin Trudeau déclarait qu'il comptait s'engager à faire planter deux milliards d'arbres au Canada d'ici les 10 prochaines années, ce qui devrait entraîner une baisse des émissions de GES de 30 mégatonnes d’ici 2030.
Enfin, quant au porte-parole de Greenpeace, Patrick Bonin, celui-ci n'a pas hésité à critiquer la stratégie annoncée par le gouvernement Legault: "Les propositions du ministre sont inquiétantes, car elles iraient à l’encontre de la protection et de la restauration des forêts qui sont des éléments essentiels aux solutions climatiques naturelles. Le gouvernement menace de dégrader davantage les forêts du Québec et les habitats des espèces en voie de disparition et pourrait réduire considérablement le stockage du carbone en forêt."
Source: La Presse
Crédit Photo: Zuma Press