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Une enseignante sikhe décide de quitter le Québec en raison de la loi sur la laïcité.

Par NTD

Amrit Kaur est une enseignante qui vivait au Québec depuis l'âge de 5 ans. Or, lorsque le gouvernement de François Legault a adopté sa Loi sur la laïcité de l'État, la jeune femme de 28 ans a dû prendre une décision très difficile: quitter ses amis et la province qui l'avaient vue grandir pour débuter une nouvelle vie en Colombie-Britannique.

Kaur, qui en plus d'être enseignante, est vice-présidente de l'Organisation mondiale des sikhs du Canada, ne cache pas qu'elle est très excitée à l'idée de faire maintenant carrière dans un nouveau coin de pays où l'on trouve une grande communauté sikhe, mais du même coup, elle a dû faire une croix sur tout un pan de sa vie.

Le soir même où Kaur célébrait la fin de ses études qui lui auront permis d'obtenir un diplôme en enseignement, le gouvernement provincial adoptait sa Loi sur la laïcité de l'État le 16 juin.

Pour Kaur, le message était alors très clair: "Quand on vous dit que vous ne pouvez pas faire [votre travail] simplement à cause de ce qui est sur votre corps, vous ne vous sentez vraiment pas respectée."

Kaur explique que le turban qu'elle porte n'est pas un chapeau que l'on peut retirer à sa guise et étant donné qu'elle ne peut pas se départir de ce symbole identitaire, cela fait donc en sorte qu'elle ne pourrait pas pratiquer son métier tout en étant en respect de la loi.

Bien que Kaur tienne à souligner qu'elle croit sincèrement que les Québécois ne sont pas racistes, elle ne se gêne pas à dire qu'elle pense complètement le contraire en ce qui concerne le programme politique du gouvernement de la CAQ: "Le gouvernement abuse de son pouvoir et installe dans la société une peur qui n’est même pas réelle."

Kaur ne devrait pas avoir à revivre une telle situation dans son nouveau coin d'adoption, car le ministre de l’Éducation, Rob Fleming, a indiqué aux journalistes d'ICI Radio-Canada qu'il rejettait "catégoriquement l’idée que son gouvernement puisse adopter une loi semblable à celle du Québec", en plus de soutenir le fait que "l’inclusion et la diversité en Colombie-Britannique sont des gages de sa prospérité et de son succès".

Enfin, le ministre conclut en déclarant: "Si [Mme Kaur] a des amis qui aimeraient venir ici pour travailler, en Colombie-Britannique, et qui sont des enseignants professionnels, nous les accueillons également".

Source: ICI Radio-Canada

Crédit Photo: Facebook