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Une fugueuse de 14 ans est violée après qu'elle se soit fait refuser l'accès à son centre jeunesse.

Par NTD

La juge Mélanie Roy a blâmé la DPJ alors qu'elle a dénoncé la situation cauchemardesque vécue par une jeune fugueuse qui a subi un viol quelques heures seulement après s'être fait refuser l'accès à son centre jeunesse.

C'est le soir du 27 juillet 2018 qu'une adolescente qui réintégrait progressivement sa cellule familiale a soudainement décidé de fuguer. Alors qu'une enquête de disparition avait été ouverte dans les heures suivant son départ, l'adolescente avait téléphoné à l'unité du centre jeunesse où elle résidait afin qu'on lui redonne la permission de s'y rendre.

Or, l'adolescente a obtenu comme réponse de contacter ses parents ou d'attendre au lendemain pour communiquer à nouveau avec les responsables du centre. 

La suite, telle que racontée par la juge de la Chambre de la jeunesse Mélanie Roy, donne très froid dans le dos lorsqu'elle indique que "l'enfant se fait aborder par un homme, qui lui dit être agent de sécurité. Elle lui mentionne qu'elle est en fugue. Elle se rend avec lui à [ville inconnue] et est victime d'une agression sexuelle". Puis, la juge poursuit en expliquant que "Le refus de l'éducatrice de lui permettre de revenir au centre alors qu'elle sait que l'enfant est en fugue est incompréhensible et inacceptable, a continué la magistrate. Les conséquences de ce refus sont graves pour l'enfant puisqu'elle est par la suite victime d'une agression sexuelle".

La patronne de la DPJ pour l'Est de la Montérégie, Catherine Lemay, a évidemment réagi à ces affirmations en déclarant: "Tous les jours, les intervenants marchent sur un fil de fer. Parfois, ils prennent des décisions qu'ils pensent être la meilleure, mais qui tombent du mauvais côté. On en porte tous au fond de nous, des enfants pour lesquels on était sûrs de prendre la bonne décision, mais pour lesquels, en rétrospective, quand on connaît la fin de l'histoire, on se rend compte que ce n'était pas la bonne. On les porte tous les jours. J'ai dans la tête des noms d'enfants pour lesquels j'ai pris des décisions il y a 25 ans, et je m'en souviens encore."

Outre la DPJ pour l'Est de la Montérégie, la juge Roy a aussi émis de vives critiques à l'endroit de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ) en soulignant que l'organisation était toujours absente des débats sur les cas problématiques en matière de DPJ.

Enfin, Sébastien Otis, responsable des communications pour la CDPDJ, a réagi dans un communiqué en déclarant que l'analyse de la situation de la juge était erronée, tout en précisant que "la Commission n'est pas "invitée" aux audiences du Tribunal. Elle exerce plutôt sa discrétion d'intervenir d'office, de son propre chef, à l'instruction de la situation d'un enfant".

Source: La Presse

Crédit Photo: Courtoisie