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« Pourquoi tu t'es pas tuée ? Ça aurait été réglé »

Par NTD

Suite à l'annonce du suicide d'une fillette de 11 ans nommée Evaëlle qui subissait du harcèlement scolaire, la mère d'une étudiante qui a subi un sort similaire à la même école, au collège Isabelle-Autissier d'Herblay (Val-d'Oise), a décidé d'encourager sa fille à briser le silence.

Bien qu'Emma, la fille de Leslie, n'en soit pas venue à tenter de se suicider, sa mère ne cache pas que cela aurait très bien pu se produire.

Emma raconte tout d'abord qu'elle et trois autres de ses camarades de classe subissaient du harcèlement: "Ça a commencé trois semaines après la rentrée. Au début, ils me volaient mon matériel scolaire et ils le jetaient par la fenêtre. Après ça a été des insultes, on se faisait bousculer et taper tous les jours."

Alors que la mère d'Emma s'inquiète pour les maux de tête de sa fille, elle ne se doute pas encore que son enfant en est maintenant rendue à s'automutiler. Emma poursuit: "Souvent le soir, quand je rentrais et que j'en avais marre je prenais un compas et je faisais de traits sur mes bras".

Ce sont des amies d'Emma qui remarquent la présence de cicatrices et qui en informent la maman par la suite.

Puis, un soir de mai 2018, la petite Emma monte dans sa chambre avec une idée en tête. Or, la mère se rend compte que quelque chose cloche. "Il y en a un qui m'a dit : Pourquoi tu t'es pas tuée ? Ça aurait été réglé, de confier Emma à propos d'un de ses intimidateurs. Je me suis dit : peut-être qu'il a raison." La mère poursuit en repensant à cette soirée où elle est allée rejoindre sa fille dans sa chambre: "Je me demande encore si elle serait en vie aujourd'hui si je n'étais pas monté la voir".

La mère tente ensuite de faire obtenir justice à sa fille en déposant une plainte et en prévenant l'inspecteur d'académie, mais elle n'obtient aucun retour: "Pendant neuf mois ils n'ont rien fait. Et au final les harceleurs n'ont eu aucune sanction."

Aujourd'hui, Emma fréquente un établissement privé et elle a même pu cesser ses traitements et les consultations chez le psychothérapeute. Tout en précisant que les trois quarts des "bourreaux" de sa fille habitent le quartier, Leslie conclut toutefois en ne perdant pas espoir pour Emma: "Ça a un coût, mais là on a un proviseur qui prend les choses en main. Elle essaye de se faire une nouvelle vie, mais c'est pas facile."

Source: Le Parisien

Crédit Photo: Courtoisie