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Ce bébé a l’air tout à fait ordinaire mais il est en réalité totalement unique

Par NTD

Il n’y a pas beaucoup d’expériences capables de bouleverser tout une vie autant que peut le faire l’arrivée d’un bébé au monde. L’humanité peut construire des villes et des machines voire même voyager en dehors de la planète-mère, mais créer la vie à partir d’un peu plus que les outils hérités depuis la naissance est si intense et extraordinaire comparé au reste.

Qu’est-ce que le syndrome de Rokitansky ?

Le syndrome de Rokitansky-Küster-Hauser est une pathologie qui se caractérise par une absence congénitale partielle ou totale d’utérus et de vagin mais avec des trompes et des ovaires tout à fait ordinaires. 

En France, ce syndrome également représenté sous le sigle « MRKH » est, selon une association française portant le même nom, une maladie rare qui concerne en moyenne une fille sur 4 500. Elles viennent au monde sans vagin ni utérus, dans certains cas, l’appareil génital est partiellement formé. Dans le milieu médical, on appelle cette anomalie « aplasie utéro-vaginale ».

C’est généralement l’absence de règles en période de puberté qui alerte les jeunes filles et permet par la même occasion de diagnostiquer la présence du syndrome de Rokitansky. Une fois que les médecins effectuent une IRM ou un scanner, on découvre du coup l’absence d’utérus et d’une partie du vagin.

Une anomalie qui était autrefois source de désespoir

Bien sûr, ce n’était qu’une question de temps que nous empruntions le sentier de la science pour améliorer l’un des domaines les plus intrinsèquement humains qui puissent exister. Avec l’aide de la médecine moderne, nous avons pu empêcher les mères de mourir en couches ou de mettre au monde des bébés dans des éprouvettes de laboratoire, et c’est dans ce même registre que s’inscrit la découverte dont nous vous parlerons aujourd’hui.

Voici Vincent. A première vue, il semble être un bébé comme les autres, un garçon au regard joyeux. Sauf que l’histoire de sa naissance, poussée par la persistance de ses parents, est absolument à connaître. Car en fait, Vincent est le tout premier bébé à être venu au monde par un tel moyen.

Pour comprendre de quoi il s’agit, revenons-en à ses parents, Malin Stenberg et son partenaire Claes Nilsson, sont tous deux originaires de Suède. Ils étaient follement amoureux et voulaient fonder une famille ensemble, mais il y avait juste un problème. Malin, qui avait alors 37 ans à l’époque, était incapable d’avoir un enfant. La jeune femme était née avec une maladie génétique rare connue sous le nom de syndrome de Rokitansky, ce qui signifie qu’elle est née sans utérus et qu’elle n’était donc pas capable d’avoir un bébé. Celles qui vivent avec un tel syndrome n’ont souvent pas les deux tiers de leur système reproducteur, mais possèdent toujours des ovaires fonctionnels.

Une lueur d’espoir insoupçonnée

Malin et Claes étaient sur le point d’abandonner tout espoir au moment où ils apprennent qu’une procédure expérimentale était menée à l’université de Gotheburg, conçue spécifiquement pour aider les personnes atteintes du syndrome de Rokitansky. Il y avait seulement neuf endroits concernés par l’étude, heureusement pour eux, Malin et Claes ont eu la chance d’y participer.

C’est alors que débute la partie la plus difficile. Les médecins voulaient vérifier la possibilité que l’utérus d’une donneuse potentielle soit implanté à Malin dans l’espoir de l’aider à concevoir. Sachant que les tentatives qui avaient précédé celle-ci avaient toutes échoué. Les femmes avaient survécu certes, mais leur tentative de grossesse et d’accouchement ont été vaines.

L’élan de générosité qui changera tout 

Heureusement, Malin et Claes ont pu obtenir l’aide d’une amie pour fonder leur propre famille. Ewa Rosen, âgée de 61 ans, a entendu parler de leur situation et a décidé de faire don de son utérus à la cause de façon désintéressée. Seulement 43 jours plus tard, Malin a eu ses règles pour la première fois, et un an plus tard, elle est tombée enceinte de Vincent !

Après une période de grossesse couronnée de succès, Malin a donné naissance à Vincent via une césarienne. Et ce qui est extraordinaire, c’est que Vincent est non seulement le seul bébé né d’une mère atteinte du syndrome de Rokitansky, mais il est aussi le premier bébé né par l’intermédiaire d’une transplantation utérine.

 Après la naissance de Vincent, Malin s’est faite enlever l’utérus pour ne pas avoir besoin de médicaments antirejet pour le restant de sa vie.

Tout est bien qui finit bien ! Claes et Malin auront enfin pu fonder la famille dont ils ont tant rêvé. Leur persévérance et amour leur auront permis d’avoir un bébé, qui plus est n’est pas comme les autres, un enfant miracle.

source: santeplusmag