Des bracelets électroniques pour protéger les femmes de leurs conjoints violents
Dans le département du Val-d'Oise, au moins quatre femmes ont été tuées par leurs maris violents depuis le début de l'année. Selon un décompte fait par le collectif « Féminicides par (ex) compagnon », 66 autres femmes auraient été assassinées par un compagnon ou un ex compagnon violent depuis le début de l'année. Des féminicides qui poussent maintenant les députés et sénateurs de la région à demander le port d'un bracelet électronique pour que les hommes violents ne puissent pas s'approcher de leur ex-conjointe.
« L'urgence de la situation est réelle », ont déclarés les 10 députés, 4 sénateurs et 10 élus de la région dans une lettre qui a dénoncé les morts des 4 femmes victimes de violences conjugales.
La présidente du tribunal de Pontoise, Gwenola Joly-Coz, et le procureur, Eric Corbaux, demandent depuis deux ans d'utiliser ce « dispositif anti-rapprochement » pour enrayer les meurtres de femmes en France.
D'autres pays, comme l'Espagne, ont utilisé le bracelet électronique pour prévenir les femmes et les policiers de la présence d'un ex-conjoint violent dans un périmètre donné. En Espagne, en 2018, 47 femmes ont été tuées, soit 30 de moins qu'en 2008.
« Pionnier dans la lutte contre les violences faites aux femmes, Madrid fait figure de modèle grâce à des lois de 2005 et 2009 qui ont institutionnalisé téléphones rouges, tribunaux spécialisés et bracelets électroniques », avance LCI.
Mais en France, les données ne bougent pas. En 2017, 130 femmes ont été tuées par un conjoint ou un ex conjoint violent.
La ministre de la Justice Nicole Belloubet souhaite développer une « véritable culture de la protection des victimes ». Elle a profité de cette nouvelle sortie publique pour réaffirmer « le caractère prioritaire de la lutte contre les violences conjugale » et encourager les magistrats à « poursuivre les efforts [pour] une réponse ferme et réactive ».
Source: LCI
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