Au moins 95 morts dans une tuerie au Mali
Un village dogon du centre du Mali est devenu le théâtre d'un horrible massacre dans lequel au moins 95 personnes ont été tuées dans la nuit de dimanche à lundi.
Le massacre survient à peine deux mois et demi après une tuerie qui avait causé la mort de 160 Peuls dans le village de Sobane-Kou, dans le centre du pays.
Un élu de la commune où se situe le village de Sobane-Kou a expliqué que près d'une centaine d'individus avaient été tués par des hommes armés alors que la petite communauté ne compte que 300 membres: "Nous avons pour le moment 95 civils tués, les corps sont calcinés, nous continuons de chercher des corps. Selon les civils, ce sont des hommes armés qui sont venus tirer, piller et brûler. C'est vraiment la désolation."
Pour sa part, l'association de chasseurs dogons Dan Nan Ambassagou affirme avoir observé cette attaque "avec beaucoup d'indignation l'attaque barbare et ignoble commise sur le village de Sobane" tout en condamnant "avec la dernière énergie cet acte terroriste et génocidaire intolérable".
Le président malien, qui effectuait un voyage en Suisse pour le centenaire de l'Organisation internationale du travail, a déclaré à la télévision publique ORTM qu'il écourterait son séjour: "Ce n'est pas à un cycle de vengeance, de vendetta, que ce pays doit être conduit". Le président a aussi ajouté que la population devait lutter contre la division, en évoquant des retrouvailles "qui seules vont nous permettre de rebondir et permettre à notre nation de survivre. Car nous sommes en question de survie".
Le chef de la Mission de l'ONU au Mali (Minusma) a souligné qu'on devrait trouver une autre solution afin de stopper cette montée de violence tout en pointant du doigt les affrontements interethniques sur son sol: "C'est un choc, une tragédie [qui se produit] alors qu'on discute du renouvellement du mandat".
Rappelons qu'un groupe djihadiste du prédicateur Amadou Koufa, recrutant prioritairement parmi les Peuls, avait fait son apparition en 2015 et depuis ce temps, les affrontements se multiplient entre cette communauté et les ethnies bambara et dogon.
Source: LCI
Crédit Photo: Courtoisie