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Un policier donne une contravention à un itinérant parce qu'il dormait dehors

Par NTD

223 dollars. C'est le prix d'une contravention qu'un policier a remis à un itinérant parce qu'il avait dormi dehors.

L'histoire plutôt indignante a été dénoncée par une femme de Québec qui a découvert la contravention en question sur le sol alors qu'elle se rendait au travail. Sur le document, on peut donc y lire que la personne à qui la contravention était destinée avait été trouvée coupable d'avoir "flâné, vagabondé ou dormi dans une rue ou un endroit public sans motif raisonnable".

Francine Chatigny, qui est coordonnatrice du magazine de rue La Quête, ne s'est surtout pas gênée pour dénoncer une telle situation dans une entrevue qu'elle a bien voulu accorder au Journal de Québec: "C’est pas vrai que tu peux donner 223 $ de contravention à quelqu’un pour avoir flâné, vagabondé ou dormi dans la rue, surtout que je sais que derrière tout ça, y’a beaucoup de profilage social!"

Selon plusieurs intervenants qui travaillent tous les jours en compagnie des itinérants, il semblerait que cette pratique gagne de plus en plus en popularité auprès des forces de l'ordre.

Magali Parent, organisatrice communautaire au Regroupement pour l’aide aux itinérants et itinérantes de Québec, confirme que cette tendance est observée dans le milieu: "Ça demande qu’il y ait un travail de révision des règlements municipaux parce qu’on sait très bien que ce type de réglementation est automatiquement discriminatoire avec des personnes qui sont sans domicile fixe et qui, pour survivre, vont nécessairement occuper l’espace public."

D'ailleurs, les intervenants qui travailleurs auprès des personnes itinérantes soulignent qu'ils attendent toujours d'être consultés en vue d'une révision du règlement municipal concernant la paix et le bon ordre de la Ville de Québec.

Pour sa part, le Service de police de la Ville de Québec (SPVQ) se défend en expliquant que les contraventions sont à la discrétion des agents qui les remettent. Étienne Doyon, relationniste au SPVQ, explique: "Dans ce contexte-là, il est sûr et certain que l’émission de billet d’infraction peut être envisagée. Par contre, le policier va prendre l’intervention en globalité et ça va être son jugement qui va faire en sorte qu’il va donner ou non un constat d’infraction."

Enfin, souhaitons que les autorités prennent des mesures afin d'éviter qu'une telle situation se reproduise, car le vrai problème selon plusieurs intervenants, c'est le manque de refuges pour les personnes qui sont itinérantes.

Source: Journal de Québec

Crédit Photo: Capture d'écran TVA Nouvelles