Attentat de Strasbourg: l'inhumation de Chérif Chekatt pose de gros problèmes aux autorités.
Les autorités font face à un dilemme plutôt particulier quant à l'inhumation de Chérif Chekatt, l'auteur de l'attentat du marché de Noël de Strasbourg qui avait fait 5 morts.
Alors que le père de Chekatt souhaiterait faire enterrer son fils en Algérie, le Conseil français du culte musulman prie la mairie de Strasbourg d'inhumer l'homme sans tarder.
Comme la famille de Chekatt est originaire de l'Algérie, le père du terroriste a indiqué à la mairie de Strasbourg qu'il souhaitait que le corps de son fils soit rapatrié à cet endroit afin d'y être inhumé. La mairie a même confirmé avoir rencontré le père à ce sujet: "Il fallait qu'il obtienne des actes de décès. Il nous a indiqué qu'il allait demander au consulat d'Algérie un rapatriement du corps de son fils".
Le maire de Strasbourg, Roland Ries (PS), s'est adressé mardi au quotidien Les Dernières Nouvelles d'Alsace en précisant qu'il était "plutôt hostile, sinon réticent" au fait que Chekatt soit inhumé dans la ville qu'il dirige: "À condition que l'Algérie l'accepte, le corps sera transféré et ce serait pour moi la solution la plus simple. Si pour une raison ou pour une autre, cela ne marchait pas, si l'Algérie ne l'acceptait pas par exemple, la possibilité d'avoir une sépulture anonyme, sans médiatisation, pourrait être une solution".
Du côté du Conseil français du culte musulman (CFCM), on a plutôt indiqué qu'il serait préférable que le corps de Chekatt soit inhumé le plus rapidement possible, mais surtout, sans cérémonie, et ce, afin d'éviter que le terroriste soit perçu comme étant un saint ou même une figure de martyre. Abdallah Zekri, délégué général du CFCM, a indiqué: "J'appelle les autorités à respecter la loi du pays, à ne pas faire de cet assassin une victime et qu'on l'enterre le plus rapidement possible pour que l'on ne parle plus de lui".
Les autorités avaient dû faire face à une problématique similaire suite au décès du jihadiste Larossi Abballa, auteur du double assassinat d'un policier et de sa compagne, à leur domicile de Magnanville. Même son de cloche en ce qui concerne l'inhumation de Mohamed Merah, auteur des tueries de Toulouse et Montauban en 2012. Ce dernier avait été enseveli sans sépulture ni nom, dans un cimetière de la banlieue toulousaine, puisque la ville de Toulouse où il vivait, ni l'Algérie dont il était originaire ne souhaitaient pas accueillir sa dépouille.
Source: BFMTV
Crédit Photo: Courtoisie