Cet immigrant qualifié ne veut pas de l'aide sociale mais le système québécois lui y oblige
Parfois la législation entourant les activités professionnelles des immigrants est un peu floue comme l'illustre l'histoire de cet immigrant qualifié qui ne veut pas de l'aide sociale, mais pourtant le système québécois lui y oblige s'il veut bénéficier de certains programme.
C'est la chaîne de télévision CTV News qui rapporte cette nouvelle qui va sans doute relancer le débat sur le statut des immigrants au Québec et peut-être ouvrir le débat sur certains aspects de la législation qui l'entoure. En effet, cet immigrant qualifié ne veut pas de l'aide sociale, mais le système québécois lui y oblige s'il veut bénéficier de certains programmes. C'est tout de même insensé qu'on oblige une personne à profiter de l'aide sociale s'il ne veut pas et qu'il n'en a pas besoin. Il s'agit donc d'une faille dans la réglementation des activités professionnelles des immigrants sur laquelle le gouvernement du Québec va devoir se pencher.
Pour vous remettre en contexte, il s'agit de l'histoire de Hugo Hernan Ruiz, 42 ans, qui a quitté sa Colombie natale pour avoir une meilleure vie au Québec explique CTV News. Hugo est ce qu'on appelle un immigré qualifié, il possède un master en informatique et travaillait pour une grande entreprise de pétrole lorsqu'il vivait encore dans son pays d'origine. Il est arrivé au Québec en 2016 et parle déjà très bien français, il a tout fait pour s'adapter le plus vite possible à la culture québécoise et son intégration est un succès à quelques détails près.
En effet, il a expliqué à CTV News que tout se complique quand il faut parler travail au Québec. Ainsi, il affirme qu'il a eu énormément de mal à trouver un travail en dépit qu'il soit un immigré qualifié. À chaque fois, il se voyait refusait le travail pour lequel il postulait. Face à cette montagne de refus, il a décidé de lancer sa propre affaire, en montant son cabinet de consultation en informatique où il pourrait faire profiter ses clients de son expertise sur le marché de l'Amérique du Sud.
Mais c'est à ce moment-là que tout a commencé à se corser pour Hugo relate CTV News. En effet, il décide de s'inscrire à un programme qui aide les entrepreneurs à lancer leur affaire. Ils bénéficient en plus de subventions, d'aide en marketing, mais aussi ont le droit à des séances de mentorat pour développer de nouvelles compétences. Un très beau programme auquel il a été refusé pour la simple et bonne raison qu'il n'était pas bénéficiaire de l'aide sociale. En effet, il fallait absolument qu'il bénéficie de l'aide sociale pour être éligible au programme.
What a system we have in Canada. Things seem to be so easy for the ones who want to take advantage of us and so difficult for the ones who want to contribute. https:\/\/t.co\/HGfcHoBoow— Debbie Gajdosik (@DebbieGajdosik) December 2, 2018\n
C'est évident que certaines personnes se seraient jetées sur l'aide sociale, mais Hugo n'en veut pas. Il n'a jamais touché l'aide sociale quand il était en Colombie, il a toujours travaillé et avait mis beaucoup d'argent de côté pour préparer son arrivée au Québec. Il n'a donc pas besoin de l'aide sociale et peut se débrouiller seul pour vivre. Par contre, il ne peut pas monter son entreprise et bénéficier de subvention qui l'aiderait à lancer son affaire dans des conditions idéales.
CTV News explique qu'Hugo trouve cela dommage qu'on barre la route à certains immigrés sous prétexte qu'ils sont "hors catégorie". Il espère que le nouveau gouvernement de François Legault va se pencher sur la question pour que lui ou d'autres immigrants qualifiés ne se retrouvent plus dans cette situation.
Source: CTV News
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