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Le gouvernement annonce qu'il mettra une croix sur les péages urbains.

Par NTD

La mobilisation des "gilets jaunes" semble faire son effet sur le gouvernement de la France, car le projet de loi d’orientation des mobilités, qui devait être présenté lundi, aurait subi quelques modifications en réaction aux demandes faites par les nombreux citoyens en colère.

C'est le ministère des Transports qui a fait l'annonce de révision quant au projet de loi sur les mobilités (LOM) qui devait être présenté lundi en Conseil des ministres. Ainsi, le gouvernement a décidé de reculer en excluant les péages urbains du LOM.

L'article 22 du projet devait offrir aux grandes agglomérations intéressées la possibilité d'instaurer un péage urbain, or faute de villes candidates et pour ne pas «accentuer les fractures entre territoires», le gouvernement a décidé de renoncer cette mesure qui avait été baptisée «tarif de congestion», et ce, afin de  «limiter la circulation automobile et lutter contre la pollution et les nuisances environnementales».

Plusieurs automobilistes seront certainement ravis d'apprendre cela, car ils éviteront ainsi d'avoir à payer jusqu'à 2,50 euros afin d'avoir accès aux zones concernées pour un véhicule léger.

Un porte-parole du ministère des Transports a déclaré à l'AFP: "Lors des Assises de la mobilité,  les collectivités nous avaient demandé de disposer d'un outil plus opérationnel et plus encadré. C'est ce à quoi nous avions travaillé."

Tout en rappelant que la loi «Grenelle 2» de 2010 avait déjà envisagé les fractures entre territoires, le porte-parole a invité la population à ne pas trop s'emballer: "Manifestement, cette mesure est perçue comme risquant d'accentuer les fractures entre territoires. Nous ne voulons pas créer de faux débats, aussi cette disposition ne figure pas dans le projet de loi."

On peut croire que cette décision découle directement de la mobilisation des "gilets jaunes", or il faut aussi se souvenir qu'avant même la montée de ce mouvement, la ministre Elisabeth Borne avait indiqué lors d'une entrevue avec France Info le 19 novembre: "Si les élus (...) le demandent, on leur donnera la façon de mieux encadrer ces péages, s'ils ne le demandent pas, cette disposition ne sera pas dans la loi."

Lors de la même entrevue, Borne avait alors expliqué: "On a rediscuté avec toutes les organisations de transport routier, elles ne souhaitent pas qu'on fasse des amalgames, elles ne souhaitent pas rentrer dans ce mouvement des "gilets jaunes". [...] ils ne souhaitent pas entrer dans ce mouvement. Dans certains barrages, les 'gilets jaunes' empêchent les poids lourds de circuler, donc effectivement, vous avez des poids-lourds bloqués sur ces barrages. Mais ils ne souhaitent pas être solidaires de ce mouvement."

On peut quand même deviner que les propos tenus par la ministre n'avaient pas convaincu la population, considérant la tournure qu'ont prise les choses par la suite: "La taxe sur les carburants est un impôt juste, à condition qu’on accompagne les Français qui peuvent être en difficulté parce qu'ils ont besoin de prendre leur voiture tous les jours. [...] il faut accompagner les Français pour qu'ils sortent de la dépendance du pétrole."

La ministre avait alors tenu des propos similaires à Emmanuel Macron quant au fait que le gouvernement entendait la colère des citoyens, mais à l'heure actuelle, alors que les "gilets jaunes" prévoient une troisième grande mobilisation samedi prochain, ceux-ci réclament désormais la démission du président Macron.

Source: 20 Minutes

Crédit Photo: Adobe Stock