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Condamné à 5160 ans de prison pour un massacre complètement inhumain.

Par NTD

Santos Lopez, un ancien militaire guatémaltèque de 66 ans, a été condamné à purger une peine de 5 160 ans de prison, soit 30 ans pour chacune de ses 171 victimes, ainsi que 30 années supplémentaires pour crimes contre l'humanité pour avoir kidnappé et tué un mineur. 

Âgé aujourd'hui d'une soixantaine d'années, l'homme devra faire face à ses actions passées, même si elles datent de quelques décennies. Il ne pourra pas échapper aux crimes qu'il a commis même si tant d'années se sont écoulées, grâce aux conclusions de la Commission pour l'éclaircissement historique.

Santos Lopez était actif durant le régime du général putchiste Efrain Rios Montt, un militaire et un homme d'État guatémaltèque qui a mené un coup d'État en 1982, dirigeant le pays d'une main de fer (état d'urgence) jusqu'à être renversé en 1983. Ce fut l'une des périodes les plus meurtrières de la guerre civile guatémaltèque, qui a fait entre 150 000 et 200 000 morts.

En 1982, Santos Lopez a donc participé à un massacre de 201 paysans dans un village au nord du pays. Il a été reconnu coupable comme auteur de 171 morts. L'ancien membre des forces Kaibil, une unité d'élite anti-insurrectionnelle de l'armée, avait été extradé des États-Unis en août 2016.

Selon l'enquête qui a mené aux accusations, Santos Lopez était membre d'une patrouille de soldats qui avait commis le massacre entre le 6 et le 8 décembre 1982 dans le village Dos Erres, dans le département du Petén, dans l'extrême nord du Guatemala.

L'armée avait comme objectif de récupérer une vingtaine d'armes qu'une organisation de guérilla avait volés quelques semaines auparavant.

Mais la sentence n'est que symbolique puisque la peine d'emprisonnement maximale est de 50 ans au Guatemala. 

Et aussi surprenant que cela puisse paraître, ce n'est pas Santos Lopez qui a écopé de la plus grosse peine dans cette histoire! En effet, cinq militaires retraités ont été condamnés à 6 060 ans de prison chacun, en 2011 et en 2012. 

« Le conflit armé guatémaltèque est un conflit asymétrique qui oppose entre 1960 et 1996 différentes guérillas marxistes au gouvernement du Guatemala », explique Wikipédia. 

« Débuté par un soulèvement d'officiers le 13 novembre 1960 contre l'influence des États-Unis, le conflit se finit en 1996 par un accord de paix signé entre les groupes armés et le gouvernement grâce à l'action de la Mission des Nations unies pour la vérification des droits de l'homme et du respect des engagements pris aux termes de l'accord général relatif aux droits de l'homme au Guatemala (Minugua). Mêlant des causes sociales, économiques, politiques et ethniques, le conflit fait plus de 100 000 morts, des dizaines de milliers de disparus et 1 000 000 déplacés. La Commission pour l'éclaircissement historique attribue 93 % de ces violences aux troupes gouvernementales, 3 % aux groupes guérilleros et 4 % à des acteurs non-identifiés. »

« La Commission pour l'éclaircissement historique (espagnol : Comisión para el Esclarecimiento Histórico, ou CEH) fut la Commission de vérité et de réconciliation organisé au Guatemala.  »

« Cette commission avait pour mandat d'enquêter sur les atteintes aux droits de l'homme perpétrées par les deux camps durant le conflit armé ; d'informer la société guatémaltèque avec exactitude sur les faits ayant ensanglanté le pays entre janvier 1962 et la signature de l'Accord pour une paix ferme et durable, le 29 décembre 1996.  »

Source: New York Times

Crédit Photo: Capture d'écran