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Des “gilets jaunes” annoncent qu'ils ont décidé d'annuler des blocages par crainte de représailles.

Par NTD

Alors que le mouvement en opposition aux hausses des prix des carburants battra son plein samedi, les avertissements lancés par le gouvernement de la France semblent porter fruit, car voilà que certains "gilets jaunes" ont annoncé qu'ils annulaient des opérations de blocage par crainte de représailles.

Au cours des derniers jours, les autorités ont clairement fait savoir aux "gilets jaunes" que les diverses opérations de mobilisation devaient être déclarées à l'avance afin que celles-ci ne soient pas considérées comme étant illégales. À titre d'exemple, le Premier ministre Edouard Philippe déclarait cette semaine: "On peut manifester, mais bloquer un pays alors que des services d'urgence peuvent avoir besoin de circuler, alors que tout un chacun peut avoir besoin de circuler demain, n'est évidemment pas acceptable."

Le message semble finalement avoir trouvé quelques entendeurs dont trois organisatrices officielles des blocages du 17 novembres à Tarbes, dans les Hautes-Pyrénées. Celles ont indiqué sur Facebook: "Nous ne voulons prendre aucun risque. A partir de demain, nous ne sommes plus responsables de rien. Donc, le 17, chacun fait ce qui lui plaît" afin d'expliquer leur retrait de la déclaration de manifestation qu’elles avaient déposée auprès de la préfecture.

La décision de ces trois organisatrices serait survenue à la suite d'une rencontre avec la police et les services de renseignements. Selon ce qu'elles ont révélé, les autorités leur ont clairement fait savoir qu'en cas de débordements, celles-ci risquaient de s'exposer à de lourdes peines.

Mais il n'y a pas que les autorités qui se sont montrées "menaçantes" à l'égard des organisatrices. Comme elles le précisent, elles ont aussi eu à faire face à des pressions provenant de leurs propres rangs. Elles ont notamment expliqué avoir reçu de nombreuses insultes après avoir conseillé à leurs confrères et consoeurs de ne pas bloquer les stations essence et les centres commerciaux: "Je n’allais pas risquer de prendre une amende ou une peine de prison pour des gens qui critiquent."

Les autorités ont révélé que jusqu'ici, la majorité des activés de mobilisation inscrites à l'horaire n'ont toujours pas été signalées de façon officielle. Alors qu'à Toulouse, on annonce sur les réseaux sociaux une dizaine d'activités du genre, aucune déclaration en préfecture n'a été effectuée. Il est donc très difficile de savoir pour le moment à quoi pourrait ressembler la journée tant attendue du 17 novembre.

De toute évidence, il faut croire que certains "gilets jaunes" voient ces avertissements comme des menaces dont le seul objectif est d'affaiblir le mouvement. C'est du moins ce que laisse entendre un des membres du mouvement qui s'est adressé à 20 Minutes: "Mais pourquoi prendrait-on le risque alors qu’il s’agit d’une mobilisation citoyenne et que nous ne sommes pas un corps constitué? A moins que la préfecture soit prête à recevoir 20.000 personnes au guichet, je ne vois pas…"

Rappelons qu'il y a quelques jours, le Président Emmanuel Macron avait tenu à faire savoir que son gouvernement souhaitait se montrer à l'écoute des critiques de la population et qu'il entendait la "grogne" populaire.

Samedi le 17 novembre, le gouvernement aura enfin une idée de l'ampleur du mouvement des "gilets jaunes". Une histoire à suivre!

Source: 20 Minutes

Crédit Photo: Courtoisie