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Un ambulancier Québécois révèle que sa vie est devenu un enfer

Par NTD

Michel, un ambulancier d’Alma, au Lac-Saint-Jean, a témoigné de ce qu'il a vécu en exclusivité à l'émission «J.E.», sur les ondes de TVA. 

Il y a trois ans, la vie de l'homme a bousculé. 

« Il y a un petit garçon de quatre ans. C'est mon ange. C'est mon ange à moi. Il est mort dans mes bras », a raconté Michel avant de demander au journaliste d'interrompre la vidéo. 

« Son père l'a tué avec le tracteur », a-t-il continué. « Il voulait lui faire faire un tour de tracteur. Il s'est penché pour aller chercher son petit garçon puis il a échappé la clotch et il est passé sur son petit garçon. »

« Pourquoi cet événement est venu me chercher plus [que les autres]? C'est que mon garçon avait quatre ans à ce moment-là », a ajouté Michel. 

Ce n'est pas la seule histoire qui a profondément marqué Michel. 

C'était au mois de février 2015, mais Michel s'en souvient comme si c'était hier. Une femme a jeté son bébé qui venait de naître aux ordures. L'enfant n'avait que 32 semaines. 

« Il y a une policière qui m'a dit "Michel, il nous reste les poubelles de dehors à fouiller" », a raconté Michel. « Faque on est sorti dehors, on a ouvert le couvert de la poubelle... Le premier sac qu'elle a sorti était assez pesant. J'ai ouvert le sac et la policière, elle a vu le bébé avant moi et j'ai entendu ses cris. À partir de ce moment-là, ça a été le branle-bas de combat [...] J'ai encore [le visage de ce bébé-là] dans ma tête presque toutes les nuits. » 

Après cette intervention, Michel n’a plus jamais été le même. « Ma vie a totalement changé. Tout me fait peur, tout me rappelle l’odeur du sang. Je ne suis plus capable de fonctionner », confie-t-il.

Michel a fait une tentative de suicide et en a planifié une autre. 

C'est pourquoi il a décidé de se tourner vers la Maison LA VIGILE, un organisme sans but lucratif ayant pour mission d’accompagner les femmes et les hommes qui ont une problématique de dépendance à l’alcool et aux drogues, aux personnes qui désirent reprendre de saines habitudes de vie et leurs activités quotidiennes et avoir une meilleure gestion de leurs émotions.

Les services de La Vigile s’adressent tout particulièrement aux personnes qui portent ou portaient l’uniforme (agents de la paix, agents des services correctionnels, anciens combattants, militaires, paramédics, pompiers, répartiteurs 911) et les personnes qui travaillent dans les métiers d’aide et de soins (infirmières, intervenants de toutes sortes, médecins, psychologues, travailleurs sociaux) ainsi qu’aux membres de leur famille. 

« Mieux comprendre la réalité de ces métiers et leur réalité organisationnelle font en sorte que La Vigile a développé une expertise avec ce type de clientèle », peut-on lire sur le site de l'organisme.

Vivre avec les r\u00e9percussions de ces interventions s'est av\u00e9r\u00e9 difficile pour Michel qui ne se reconnait m\u00eame plus. Son entrevue bouleversante \u00e0 voir, ce soir \u00e0 J.E., 19h30 sur les ondes de TVAPosted by TVA Nouvelles on Wednesday, November 14, 2018

Mais Michel n'est pas le seul. Marie-Claude, policière à la GRC, a dû identifier les corps des 229 victimes après l'écrasement d'un avion, en 1998. Elle en porte toujours les séquelles. 

« J’ai commencé à me désorganiser, mes amis commençaient à se poser des questions, mais moi, je ne l’ai pas réalisé tout de suite », a-t-elle avoué avant de reconnaître qu'elle était atteint d'un choc post-traumatique. 

Source: TVA Nouvelles

Crédit Photo: Capture d'écran