Un père dénonce les actes de maltraitance dont son fils en «état végétatif» est victime au CMPR
Woody, 22 ans, est dans un « état végétatif chronique » depuis qu'il a été traîné sur 13 mètres par un train, raconte son père Jean-Claude. Il est donc un patient du Centre de médecine physique et de réadaptation (CMPR) de Bobigny depuis trente-trois mois. Mais dans la dernière année, le jeune homme aurait été victime d’actes de maltraitance d'après Jean-Claude, un ingénieur en informatique. Chaque midi, il rend visite à son fils.
Jean-Claude a trouvé du sang sur les draps à cause d'une coupure sur la cuisse gauche de Woody qui n'a jamais été expliquée, le 8 août dernier. Le père a déposé une plainte pour « violence sur personne vulnérable » le lendemain.
« C’était net, fait au ciseau ou au couteau. Woody ne peut pas bouger. Vu son état, il est incapable de s’infliger cela tout seul. Alors qui d’autre à part le personnel ? », s’interroge Jean-Claude, très ému.
« Un médecin expert est venu, après la plainte dans l’établissement. Nous n’avons pas de nouvelles », souligne Raphaël Diaz, directeur général de l’association COS qui gère le CMPR. Le directeur général minise le problème et parle d'« une égratignure » qui « serait due à une protection que le personnel installe dans son lit ».
Mais le père a trouvé d'autres blessures sur le corps de son fils, photos à l'appui. Des plaies ouvertes, des griffures, des bosses sur les chevilles, les jambes, le ventre ou le front de son fils à de multiples reprises.
« Des douches ne sont pas assurées également, j’ai déjà retrouvé Woody dans ses selles… Personne ne donne d’explication. Ils nous renvoient notre douleur en pleine figure », s’indigne Jean-Claude.
Une enquête a été lancée après les signalements du père, mais Raphaël Diaz soutient qu'« aucun élément probant ne nous a permis de confirmer les accusations ».
Mais un membre du personnel s'est confié au Parisien sous le couvert de l'anonymat, évoquant « des dérives ».
« Tout le monde sait ce qu’il se passe mais il y a une omerta. Certains ne veulent plus s’en occuper car ils pensent qu’il n’y a plus rien à faire pour lui. Mais notre métier, c’est de l’aider », confie-t-il au média.
Une personne de l'équipe soignante a filmé des vidéos dans l'établissement, sans en informer la direction.
« Woody, c’est quoi son avenir ? C’est la mort », balance une employée.
Une autre répond : « il ne faut pas qu’il meurt ici, il va faire sauter mon diplôme direct ».
À propos des signalements du père, une employée lance : « il n’a qu’à le prendre chez lui son fils, pourquoi il vient nous saouler ».
Une autre dit : « C’est sa parole contre la mienne […] Moi, je l’attaque en diffamation. C’est de l’argent gratuit, tu peux gagner beaucoup, en plus il a les moyens. »
Source: Le Parisien
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